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3/17/2015

#MoocDQ3 0556 20150317 Cette histoire devient terrible. Hier... J'ai failli me brouiller avec mon meilleur ami virtuel et réel. Regarde un peu ce que j'avais écrit...

#MoocDQ3 0456  20150317
Cette histoire devient terrible. Hier... J'ai failli me brouiller avec mon meilleur ami virtuel et réel. Regardez un peu ce que j'avais écrit. 

Cette histoire devient terrible. Hier... J'ai failli me brouiller avec mon meilleur ami virtuel et réel. Regardez un peu ce que j'avais écrit. 

Je me me suis perdue dans les méandres de mon propre labyrinthe et un peu plus, je faisais tout capoter.  

Voilà l'accident industriel qui se préparait :  


-"Fanfan ! Fanfan ? Faut qu'j'te raconte !...  

-Ah ! Tiens ! C'est mon Fanou qui rentre ! Fanou ! Y'a Solange qu'est là !
Elle est passée, elle vient de commencer un roman ! 

-Ah ! T'es là Solange ? Salut ? Ça va ? 

-Ah, bah, tu sais, c'est difficile, hein ? Ça y est !!!!!! Je viens de me lancer dans un roman, mon roman dont je rêve depuis des années. Je suis en train d'en discuter avec Françoise. Je croyais que les idées étaient assez mûres, que j'étais prête. J'en avais déjà rédigé un premier jet à Noël de l'année dernière, pas le Noël de cette année, non, celui d'avant ! Et au lieu de corriger le début, mais ça ne sert à rien de réécrire trop vite, je me retrouve avec un nombre de moutures tellement délirant que je ne sais plus laquelle choisir, j'hésite à chaque mot corrigé, j'ai un problème, je n'arrive pas à contourner une difficulté, je ne peux pas te dire, sinon, tu n'auras pas la surprise quand tu me reliras. Tiens ! J'ai pas oublié de te dire bonjour, là ? Excuse-moi, Fanou, Bonjour ! Tiens, voilà que je t'appelle Fanou aussi, comme Fanfan. Heureusement que tu me connais, hein ?   

-Salut Solange ! Ah, ben, J'vois qu't'es en forme, toi ! Moi, j'suis un peu tourneboulé. Faut qu'j'vous raconte !  

-- Allez, assieds-toi, on allait prendre l'apéro en t'attendant, avec Solange.  

-- Oh, je n'allais pas rester. Je vais vous laisser ensemble. J'ai Mon Prince qui a conseil de classe. Mais je ne vais pas vous déranger là. J'y vais ! 

-Mais tu ne nous dérange pas ! C'est moi qui vient de te dire qu'on allait prendre l'apéritif avec Fanou ! Et puis, Alain va en avoir pour longtemps,surtout avec la nouvelle proviseure, ça dure des éternités, ces conseils de classe. Je le sais, j'étais déléguée de parents d'élèves l'année dernière. Quand elle est arrivée, parachutée en plein milieu d'année, tu aurais vu changer l'ambiance ! Elle est infernale. Elle n'arrête jamais. Et elle s'écoute parler, elle s'écoute parler... Ça n'en finit pas...  

-Tu veux dire comme moi ?  

-Ou comme moi ?  

-Non ! Pire. Pire que vous deux réunis !   

[Grands éclats de rire. François rit un peu trop fort à la blague de Solange. Solange rit beaucoup trop fort.]  

-Et, ben, avec ça, il est pas encore rentré, Ton Prince ! Qu'est-ce que je vous sers ? Moi j'ai d'jà bu deux bières à la librairie. Faut qu'j'vous raconte : tu sais ce type qui m'a appelé l'autre jour, et bien il est passé à la lib... 

-Sers l'apéritif d'abord ! Tu parleras après. C'est que je n'ai pas pris d'avance comme toi, moi !  

[Clin d'œil de Françoise, l'œil rieur]  

On venait à peine de finir le thé et le café avec Solange. Tiens, je vais débarrasser pendant que tu sers Solange et je vais nous préparer un petit apéro-dînatoire. Solange ! Ne fais pas comme d'habitude ! Tu dis toujours que tu pars, et finalement tu restes et on mange à des heures indues. Et moi, je meurs de faim ! Si ! Si ! C'est un ordre ! Reste assise ! On va te chouchouter pendant que Ton Prince est entre les griffes de sa proviseure... 

[Françoise s'éloigne vers la cuisine. De loin. Elle parle plus fort.]

... et des parents délégués. Tu vas encore le ramasser à la petite cuillère ce soir ! 

-- Alors, Solange ? Whisky, pastis, Porto ? Qu'est-ce que tu veux  ? 

-- Oh ! Moi, de l'eau, tu sais bien. De l'eau plate. Comme d'habitude. Juste de l'eau du robinet.  

[François et Françoise se retrouvent dans la cuisine. Solange, restée seule, crie du salon, tout en feuilletant un des livres posés sur la maie.]   

-Et sans glaçons s'il te plaît !  

[François et Françoise chuchotent dans la cuisine, porte ouverte.]   

-Tu fais chier, Fanfan ! Tu as encore invité quelqu'un sans me demander mon avis ! Je suis crevé, moi ! Et puis, j'avais un truc à t'raconter.  

-C'est toi qui fait chier ! Ce n'est pas parce que tu es déprimé que nous ne devons plus voir personne. Et puis, tu l'aimes bien, Solange, qu'est-ce que tu me racontes ? Ooooh !... Tu as ta tête des mauvais jours, toi ! Bon, allez, tais-toi ! Je te ferai un de mes gros câlins ce soir, un de ceux dont j'ai le secret. 

[Ils se font un clin d'œil mutuel. François retourne dans le salon avec Solange pendant que Françoise s'affaire à la cuisine.] 

-Alors, Solange, ce roman ! Raconte. C'est quoi, ton problème ?   

-Oh, eh bien, tu sais, c'est pas facile à raconter comme ça ! Pour écrire, ça, pas de problème, ça vient tout seul. Mais organiser une intrigue sur une longue fiction, c'est un petit peu plus difficile. Et puis, tu sais, c'est toujours difficile d'en parler. 

-Ce serait bien la première fois que je te verrais ne pas parler de quelque chose, toi ! 

-Ah ! Bah ! Tu sais, le plus difficile, c'est de ne pas faire trop dans l’autobiographique. Et puis, j'ai une peur panique de me brouiller avec le gens que j'aime, alors j'essaie de faire au mieux, de biaiser, mais tu vois, je n'y arrive pas. A chaque fois, je pense à quelqu'un en particulier et j'ai beau essayer de masquer, de maquiller, de camoufler, je suis sûre que ça va se voir. Pourtant, j'essaie de tout faire : inverser les situations et en même temps, ne pas les inverser, décrire du réel en prenant des bouts de vie chipés aux uns et aux autres, de çà, de là, des anecdotes entendues, des conversations dans la rue, sur Internet, à la télévision, partout, quoi !, mélanger du vrai et du faux, inventer. Et le pire, c'est de ne pas s'emmêler les pinceaux après. Alors, j'essaie surtout de travailler le style de chaque personnage qui n'est pas qu'une utilité. Chaque façon de parler, chaque tic de langage doit être propre à chaque personnage. Mais, quand les gens se connaissent et s'aiment bien, ils finissent tous par avoir les mêmes tics, donc, je dois essayer de doser. Là, je suis en train de décrire un personnage principal, je ne l'ai pas encore décrit physiquement, mais je lui ai donné ta tête, ta profession, et quand il parlera, peut-être même qu'il aura ton petit zézaiement si charmant. 


-Ah ! Super ! Si j'comprends bien, t'essaies de t'fâcher avec moi. Alors déjà qu'j'allais pas super fort, aujourd’hui. C'est ça que je voulais raconter à Fanfan en rentrant. J'suis crevé, moi. J'ch'uis même pas sûr d'avoir la patience ce soir. Ce type qui est passé à la librairie m'a demandé de lui raconter... 

-C'est prêt ! Fanou, mets la table, s'il te plaît ! Je parie que tu es encore en train de bavarder et que tu ne m'as même pas encore servi mon madère !

-Tout juste Auguste. Je le fais tout de suite ! Tiens, aide-moi, Solange, sinon j'vais pas y'arriver ! 


Hop ! Hop ! Hop, la, la !

-Et hop, et hop et hopopopopopop !

[François et Solange rient. Françoise apporte son Fouzitou Maison : une énorme salade mixte.]
Il faut absolument que je fasse marche arrière.   

Je ne peux pas tout détruire ainsi.  

Je suis trop pressée. Je ne réfléchis pas assez. Je me laisse porter, je me suis laissé emporter. Il faut que je reprenne mes esprits, sinon mon auteure à moi va me flinguer. Et ça, c'est absolument hors de question. Quand elle s'emporte, elle, ce n'est pas comme moi. Ce n'est pas souvent. Ça barde et c'est définitif. Moi, je suis quand même un peu plus souple qu'elle. Il faut dire que ce n'est pas difficile. Cette femme est vraiment inflexible. Quand elle a un but, elle est prête à écraser père et mère. Rien ne l'arrête. C'est vraiment une sacrée saloperie, celle-là. Une vraie pétasse ! Grandeur nature. Avec ses airs à la "Moi-Je-Sais-Tout" et son humour qui cache mal sa méchanceté profonde. Une vraie salope de chez salope ! Tiens, si je cherche un salaud, pour mon histoire, il faudra que je repense à elle. Ça me donnera des idées. 

Ah oui, mais... Si je traite d'un salaud, ce sera différent de si je traite d'une salope. Moi, j'avais surtout envisagé une salope. Une vraie salope. Et ça.. Ça ne peut pas être elle. Elle va me rayer de ses cadres si je fais cette boulette.   

Il va falloir que je la joue fine, parce qu'en plus, elle est vraiment très stratégique, cette femme. Elle dit qu'elle n'aime pas ça, mais elle s'y entend.   

Comment pourrais-je dire pour que le lecteur comprenne, mais pas elle ? 

Ah ! Ça y est ! J'ai trouvé ! Bon, je vais vous faire un peu languir, mais vous comprendrez bien tous seuls, un peu plus tard... Il faut bien que je vous fasse languir aussi un peu et que je ne pense pas qu'à moi, dans l’histoire.

Je vais l'en-tu-ber et elle ne se rendra compte de rien.   

Il faut dire, quand même, ce n'est pas une mauvaise fille. Elle est un peu rêche, parfois, mais elle a bon cœur. C'est cela qui la sauve, à mes yeux. Elle est très curieuse. Elle a une curiosité incroyable. Et elle a aussi un bon fond, dans le fond. Il ne faut juste pas se mettre en travers de sa route. Il faut dire qu'il y en a plein qui ne se sont pas gênés pour l'ennuyer. Mais elle, elle continuait, toute pimpante, comme si de rien était, comme si rien ne la touchait. Elle a dû bien en baver. Moi, je la comprends un peu. J'essaie toujours de voir ce que je peux faire pour aider les gens. J'ai beau être égocentrique, je m'intéresse toujours aux autres. 

Alors, oui, je la comprends. Je n'ai pas dit que l'excusais, que je lui trouvais des excuses. Après tout, qui suis-je pour juger les autres ? Tout ce que je veux dire, c'est que je la comprends. 

Et comprendre les gens, quand on est curieux des gens, du monde et de la vie, ça aide bien à résister à la noirceur du monde. 

Ce qui me ramène à mon propos, cette histoire d'amour en amitié lors d'un stage en écriture. 

La première fois, il y a eu une fille incroyable qui avait des idées toujours complètement dingues. On l'aimait bien, Françoise et moi. Elle était écrivain, écrivait dans son coin et publiait des petits contes dans une toute petite maison d'édition en province. Quand elle arrivée au stage "Écrire, c'est vivre !", Andréa a attiré tous les projecteurs vers elle. Elle était jeune, belle, intelligente, vive, et gentille, tellement gentille ! Elle n'avait pas très confiance en elle, elle aidait tout le monde, et elle, elle n'osait jamais rien demander pour elle. Mais qu'est-ce qu'elle a apporté au groupe ! Cette fille, c'était un vrai rayon de soleil ! 

Tiens, voilà, j'ai trouvé comment j'allais enter dans ma narration. Je vais commencer par Andréa, directement. Je vais directement continuer là, au lieu de me prendre la tête avec ces débuts de stage que je n'arrive pas à commencer. Je vais commencer, même pas in medias res, en plein milieu de l'intrigue, mais en me souvenant d'elle. C'est elle, le fil rouge que je cherchais. Je la cherchais et je la connaissais. Elle était là, à ma portée, dans mes souvenirs de stage avec Françoise.  

Parce que Françoise, Françoise ! Hein ? Et bien, Françoise, c'est mon amie. Mon amie de toujours. Celle des bons et des mauvais jours. Et son mari, François, c'est devenu aussi un ami. Je les adore tous les deux. S'ils n'existaient pas, il faudrait les inventer ! 

(C) Simone Rinzler | 17 mars 2015 - Tous droits réservés.



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