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5/21/2015

#MoocDQ3 5356 20150423 Après l’accès d’hypomanie d’Éliane/Marie-Thérèse, appelle-la comme tu veux, nous avons dû faire face.

Après l’accès d’hypomanie d’Éliane/Marie-Thérèse, appelle-la comme tu veux, ce n’est pas cela qui compte à ce niveau, nous avons dû faire face. Face à la maladie d’Éliane, à la disparition de Laurence ???, à l’inquiétude des Dubreuil, François ne trouvait plus sa sœur et Françoise craignait pour son amie, il a alors fallu faire face à l’irruption de la maladie mentale, à la peur de la folie. Le thème de l’atelier s’en est ressenti. Forcément. Certains se connaissaient déjà bien, d’autres plus ou moins bien, mais à ce stade d’implication du premier embryon du groupe de l’atelier d’écriture, il n’était plus possible de revenir en arrière. Quelque chose s’était produit qui les avait irrémédiablement liés. Ils décidèrent, sans même avoir eu à se le dire, que le mieux à faire serait de ne pas faire mine de rien, mina dé nada, comme le disait Andréa qui continuait à rigoler avec Francisco, de faire comme si rien ne s’était passé. Un événement s’était produit. Un événement qui était en rapport avec l’écriture, ce que tente de cerner l’écriture sans y parvenir. Par un effet d’entraînement, ils s’organisèrent pour faire tourner l’atelier avant même d’attendre en remplaçant. Cette idée de faire fonctionner l’atelier comme si rien ne s’y était passé avait été une très mauvaise idée. Faire intervenir Le Garamond était une bonne idée en soi, mais c’était une idée de premier jet de roman. C’était une idée à rejeter. C’est bien trop irréaliste. C’était un rêve de roman. Une fois au pied du mur, il avait bien fallu se rendre compte que cela ne pouvait pas marcher. Ni dans le stage. Ni dans le roman.

Alors, il avait fallu bricoler, improviser, rattraper ce qui pouvait l’être et faire avec ce pourquoi on ne pouvait pas faire sans puisqu’on se retrouvait face à l’événement. Il était inutile de convoquer Badiou là. Il n’aurait été d’aucune utilité pour ce que nous avions à faire. Il fallait continuer à avancer. On ne pouvait plus, pauvres petits Beckett innommables, mais on devait continuer. Sans l’avoir projeté, on s’était soudés bien plus vite que jamais groupe ne l’avait été. La vie avait fait irruption dans ce qui avait été conçu pour être un havre de repos, de réflexion et d’écriture un peu hors du monde. La folie du monde nous y attendait. On ne pouvait se démettre. Il nous restait à nous soumettre au destin auquel une bonne partie d’entre nous ne croyait pas. Ce n’était peut-être pas le destin, mais ce fut ce qui nous arriva.

Il n’est pas utile de retracer par le menu comment les choses se sont passées. Ce n’est pas ce qui nous intéresse ici. Une communion d’âmes, de sensibilités, d’intelligences diverses se mirent toutes à pousser dans le même sens. Celui de l’humanité douloureusement retrouvée. Le groupe évolua à une rapidité phénoménale. Les effets littéraires furent fulgurants. 

© Simone Rinzler | 21 mai 2015 - Tous droits réservés


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