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11/28/2015

11 #AA Et puis, elle se terrait, le temps de fuir l'hiver... Elle se terrait, ou courrait ventre à terre, elle aurait du ventre. Son ventre la ralentirait. Elle ne pourrait pas, pas, courir.

Et puis, elle se terrait, le temps de fuir l'hiver... 

Elle se terrait, ou courrait ventre à terre, elle aurait du ventre. Son ventre la ralentirait. Elle ne pourrait pas, pas, courir.  Elle s'essoufflerait. Alors, elle marcherait, droite, debout, ventre aux genoux, des petits gâteaux secs émiettés dans les poches. 

Elle ne les mangerait pas. 

Elle marcherait, marcherait, marcherait, s'affinerait. 

Elle aurait cessé de se goinfrer sans bouger. 

Elle ne s'ennuierait plus. Elle irait, se baladerait, s'en irait avec ses pieds. Sa tête lui reviendrait. Elle n'aurait plus d'absences. Elle serait absente de son trou. Elle serait présente, à la vie, au jour. 

Elle ne se rendrait même pas compte de sa joie. Elle aurait oublié sa détresse. 

Elle ne saurait pas comment elle aurait fait. 

Elle aurait fait. Quelque chose. Elle aurait posé un acte. N'importe. Lequel. 

Elle n'aurait plus d'absences. Elle ne s'en étonnerait même pas. 

Elle ne serait plus inquiète. Ne se souviendrait même plus qu'elle avait été inquiète. 

Elle serait, là, les deux pieds bien campés dans le sol, l'œil regardant les nuages sans les rejoindre. Sa tête serait au-dessus de ses pieds, à l'aplomb. 

Elle serait d'aplomb. Plon !

© Simone Rinzler | 28 novembre 2015 - Tous droits réservés 

Merci à Patrice Denhard pour son idée (la première phrase en italiques) qui lui en aurait donné une autre.

Elle enregistrerait sa réponse sur le blog, mais ça, ce serait une fin. 
Or, elle n'aurait pas encore décidé de finir. Elle n'en aurait pas fini avec son Anamnèse de l'amnésie À L'Atelier de L'Espère-Luette

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