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3/31/2015

#MoocDQ3 2956 20150330 L'Atelier devait commencer le vendredi matin...

#MoocDQ3 2956 20150331 L'Atelier devait commencer le vendredi matin...  

L'Atelier devait commencer le vendredi matin. Les premiers participants étaient arrivés tôt la veille. Ils avaient déjà déballé leurs affaires, choisi leur chambre et s'étaient présentés les uns autres au fur et à mesure des rencontres. La directrice du stage [PréÉnomyePréÉnoma CHECKARCHIVES] avait tenu à prendre contact avec chacun d'eux individuellement, dès leur arrivée, comme toujours, mais cette année, elle les avait invités à un petit entretien personnel avec elle une fois qu'ils seraient complètement et confortablement installés. Elle n'avait jamais procédé comme cela. Le courant était moyennement passé. Ce n'était pas une méthode habituelle pour elle, ni pour les quelques stagiaires qui, arrivés tôt, étaient des habitués de stages d'été. Il lui faudrait redresser la barre après ce début moyennement engageant. Elle avait cependant l'habitude des flottements avec les stagiaires. Il est vrai, rarement aussi tôt, aussi peu de temps après l'accueil dans la cour. Elle rectifierait.  

Elle était en pleine phase d'expérimentation, un peu perdue dans sa vie privée, elle avait du mal à se décider. Elle errait, tâtonnait, tentait de donner le change. Elle savait que son expérience compenserait très largement son manque de dynamisme actuel. Elle était surtout préoccupée par sa vie personnelle qui devenait de plus en plus compliquée. Elle avait même pensé un moment annuler le stage. Elle avait besoin d'air. Elle avait surtout besoin de respirer, de réfléchir, de faire le point et de choisir, vraiment choisir ce qu'elle allait faire de sa vie en mille morceaux partie dans tous les sens. Deux histoires d'amour en même temps, c'était un peu trop pour une seule femme. Surtout des histoires d'amour compliquées, dont une avec quelqu'un de compliqué, de très compliqué. Son nouvel amour. Son grand amour. Elle ne voulait pas le rater. Elle ne voulait pas non plus quitter, abandonner son premier grand amour, qui resterait toujours son premier grand amour. En attendant, elle bricolait sa vie, comme elle avait toujours bricolé ses ateliers d'écriture. Un peu à l'instinct, beaucoup à l'expérience. Elle n'était plus une oie blanche. Elle avait fini par acquérir de l'expérience, aussi bien en amour qu'en atelier d'écriture.  

Abandonner le stage, tout annuler n'était plus possible. Il y avait trop de frais engagés, trop de gens engagés. Elle ne pouvait faire péricliter la seule activité qui lui permettait de se raccrocher à ce qui lui tenait à cœur, vraiment à cœur, sans jamais aucune hésitation aucune.Elle ne pouvait pas faire cela aux propriétaires du gîte. Ils étaient amis depuis près de vingt-cinq ans. Elle ne pouvait pas mettre leur communauté dans la mouise financière. Ils galéraient tous déjà assez comme ça. Ils avaient fait le choix d'une vie différente et menaient leur barque avec une constance et une chaleur inégalable. Elle ne pouvait pas les planter là. Comme ça. Elle ferait son stage, indépendamment de son manque d'allant. Il le fallait. Elle ne voulait jamais regretter. Elle n'avait jamais voulu accepter que sa vie sentimentale, et pas que, interfère sur sa vie tout court. Elle en faisait partie. C'était sa vie. C'était elle. Ce qu'elle était. qui elle était. Elle ne pouvait rien laisser de côté. Quand elle s'engageait, elle s'engageait à fond, pour de bon, quelles que soient les difficultés qui se présentaient à elle. Elle avait un bon fond, elle était bien élevée, elle avait poussé dans une famille aimante, peut-être un peu trop, elle connaissait ses qualités. Elle s'appuyait sur elles. Dans ce domaine, elle n'avait jamais aucune hésitation. Tellement peu d'hésitations, d'ailleurs, qu'elle ne s'était même jamais posé la question à son compte. Elle avait bien trop à faire avec sa vie amoureuse. C'était là surtout que le bât avait blessé.  

Sa situation actuelle ne devait en rien influer sur le déroulement du stage. C'était sans compter sans ce que lui imposerait son nouvel amour, son dernier grand amour, car elle savait que ce serait le dernier. Elle avait enfin trouvé. Elle avait pris son temps, s'était laissé aller, s'était baladée, d'aventures plus ou moins longues en relations stables. Elle était dans un entre-deux pénible en ce moment. Il allait falloir patienter, laisser les choses décanter. Il fallait tenir bon pendant toute la durée du stage le plus long qu'elle ait jamais organisé pendant des vacances d'été. C'était un  véritable défi pour elle, pour les stagiaires, pour "*les tauliers*", comme elle les appelait, "*[s]es Thénardier d'amour*", ses potes, ses poteaux, ses seuls vrais amis tous terrain, toute histoire, ses piliers, ses tuteurs de résilience, sa famille adoptive, sa famille choisie, qui ne la jugeait pas, jamais, et qui l'aimait, depuis toujours, ou presque. Depuis LA rencontre. Une rencontre qui fut LA rencontre. 


-Tu sais quoi ? Françoise ? Tu fais ça tellement bien, tellement mieux que moi que je crois bien que je vais m'esquiver. Je te laisse avancer. Tu feras nettement plus clair que moi, droit au but, et comme cela, je pourrai continuer à tenir à bout de bras la librairie. Je vais aller voir comment avancent les devoirs. Continue à écrire. Je m'en occupe. Et puis j'irai leur dire d'aller se coucher quand il sera l'heure. Je te laisse raconter.   

[François sort de la salle à manger-salon où Françoise s'était installée pour commencer. Il s'affaire à la cuisine et monte à l'étage. Il prend tout le quotidien en charge. Il est libéré. Il s'active. Il est heureux, tout sourire. Ses yeux se plissent de plaisir.]   



© Simone Rinzler | 30-31 mars 2015 - Tous droits réservés 

3/30/2015

#MoocDQ3 2856 20150330 Tu sais, je crois que je vais changer d'avis, Françoise. Je ne peux pas laisser ce type raconter n'importe quoi...

#MoocDQ3 2856 20150330 Tu sais, je crois que je vais changer d'avis, Françoise. Je ne peux pas laisser ce type raconter n'importe quoi...  

-Tu sais, je crois que je vais changer d'avis, Françoise. Je ne peux pas laisser ce type raconter n'importe quoi.  

-Ça ne m'étonne pas. Je me demandais aussi combien de temps tu tiendrais dans cette situation intenable. Bien sûr que tu ne peux pas le laisser faire. D'ailleurs, si tu ne t'étais pas décidé, je l'aurais fait, moi. Après tout, j'y étais inscrite, moi, à ce stage d'écriture.  

-C'est vrai ? Ça ne t'ennuie pas ? Ah ! Ma Fanfan, je suis tellement content ! Et tu sais que je voulais te demander ton aide ! J'allais le faire à l'instant.  

-*Banco !* Tu sais ce qu'on dit ? "*On ne change pas une équipe qui gagne !*" Et c'est parti !  

-Vas-y, Zappy !  

-Happy Zappy !  

-Génial ! 

-T'en as d'la chance de m'avoir !  

-Non, mais ? Ça va pas ? C'est *toi* qui a d'la*chance de m'avoir !  

-*Banzaï !* On commence ce soir. Rassemble tout ce qu'il nous faut. Il faut que l'on s'organise. Tu vas voir, ça va dépoter. Pendant ce temps-là, je m'occupe du dîner.  

On est parti pour une équipe d'enfer ! Attends, je vais t'aider à la cuisine, on ira encore plus vite !  

 © Simone Rinzler | 30 mars 2015 - Tous droits réservés 



#MoocDQ3 2756 20150330 Tu te morigènes...

###2756 20150330 Tu te morigènes...

Tu te morigènes.
Tu n'aimes pas être à la traîne,
Tu te sens à la remorque.

Tu aimes faire à ta manière.
Tu te laisses entraîner.
Tu perds ton originalité.

Passe la main,
Continue en sous-main,
Mets-y du tien.

Tu te morigènes,
Tu ne prends plus de plaisir.
Reprends tes affaires,

*Et toc !*
Chie pas dans ton froc,
Détache la remorque.

Va où te chante,
Ris ou plaisante,
Suis ton chemin,

C'est le tien.

Viens, tiens !

Elle prit son vélo et pédala, 
Elle s'échappa, 
En réchappa,

*Avec son Tralala

Simone Rinzler | 30 mars 2015 - Tous droits réservés

3/29/2015

#MoocDQ3 2656 20150328 La vie en groupe, la vie des groupes me fatigue...

#MoocDQ3 2656 20150328 La vie en groupe, la vie des groupes me fatigue...

 La vie en groupe, la vie des groupes me fatigue. Ils sont là, nous sommes là à nous amuser. Moi aussi, je ris,. C'est si drôle. Il y a tant de vie. On rit. On rit. Mais c'est fatigant. Je me sens toujours mieux un peu en retrait. Je ne sais si c'est l'âge. Ma petite belle-fille me dit souvent "Vous dites ça, Geneviève, parce que vous avez oublié comment vous étiez ! Vous ne vous êtes jamais amusée en groupe quand vous étiez jeune ? A l'école ? A Branly ? En allant ou en rentrant de l'église, du caté ? Vous n'avez tout de même pas pris votre petite sœur en charge depuis toujours. Vous étiez déjà grande déjà, quand votre mère est décédée !". C'est vrai qu'elle a souvent raison, ma p'tite Solange. Elle est agaçante, elle cherche toujours la petite bête, elle aime me contredire, mais elle n'a pas tort. Ah ! Ça, pour ça, elle est forte, elle. Elle n'est pas comme moi. Moi, je n'ai pas sa force. Ça m'aurait tuée s'il m'était arrivé ce qui lui est arrivé.   

Tiens, je préfère allez me coucher. Demain, il fera jour.    

Elle m'a quand même entraînée dans un drôle de truc. Je me demande bien ce que je fais là. Enfin, j'ai promis à c' vieil Alain de sortir quand on me propose des sorties, mais ça me coûte, ça me coûte. Je me pousse. Faut se secouer ! Faut se secouer !     

Ah !     

Enfin...     

Elle se déshabille, passe au cabinet de toilette, renifle, s'affaire, va se coucher et éteint.      


Ah ! Comme tu me manques, mon vieux Gérard ! On aurait été si bien, tous deux, dans le Berry. Et puis ma pauvre sœur, qui vient de me quitter aussi. On ne se voyait plus beaucoup. Mais c'était ma sœur, ma petite sœur. Ah ! Là ! Là ! Mon vieux Gérard. si tu savais ce que j'aimerais te retrouver, là bas, au fond du trou. Tu me manques. Tu me manques. Tu me manques...   


© Simone Rinzler | 29 mars 2015 - Tous droits réservés   

#MoocDQ3 2556 20150329 Car elle n'aurait fait rien de tout cela...

#MoocDQ3 2556 20150329 Car elle n'aurait fait rien de tout cela...  

Car elle n'aurait fait rien de tout cela... Elle aurait poursuivi. Elle n'aurait pas été affamée, ni n'aurait eu besoin d'aller voter. Elle aurait continué son récit, repensé à un film, à un livre, à un auteur, à un style. Elle aurait eu envie de tester, de tenter ce style, de se mesurer à la mémoire défaillante de l'incipit de ce roman et de comment il révolutionna la narration en commençant pas "*For*", "*For she...*" pour être plus précis, elle aurait soigneusement évité de se souvenir du verbe, de ce qui viendrait derrière. Elle aurait pris son clavier, commencé un fichier, se serait laissée envoûter dans son propre "*Stream of consciousness*", aurait goûté le délice du discours rapporté distancié, se serait demandé si le procédé se serait vu rapidement, plus ou moins selon les participants, leur connaissance de l'anglais, de la littérature anglophone, pionnière de la littérature mondiale et se serait demandée jusqu'où remonter pour caractériser la période moderne et aurait finalement abandonné, repensé au film *The Hours*", au temps qu'elle avait perdu à suivre les autres au lieu de suivre son instinct, elle aurait imaginé, Virginia Woolf écrivant, montant au phare, commençant son essai comme une objection "*Mais*", "But will you say*", "*But*" elle en était certaine, elle préférait l'esprit à la lettre, cela suffirait, elle retournerait au début de *Mrs Dalloway*", sans pour autant monter vérifier dans la bibliothèque des classiques anglophones, les grands, là-haut.    

Elle aurait tenté de chasser les pensées de femme qui marche, cailloux dans les poches, sur les rives, loin de la berge, elle aurait eu un flash du nez de la femme de Tom Cruise, qu'elle aurait pour une fois enfin trouvée belle, avec un nez normal, pas un nez en trompette, quoiqu'un nez fabriqué, trafiqué, pour imiter le réel. Elle aurait revu la sage robe à fleurettes, les poches, se serait intriguée pour cet intérêt soudain de cette auteure qu'elle avait toujours tenue à distance respectable plutôt que respectueuse, il y avait quelque chose qu'elle n'avait jamais aimé chez Virginia, ni chez celles qui s'en réclamaient, celle qui l'appelaient par son prénom, elle, elle l'avait toujours appelée par son nom puis son prénom. Elle était au cœur des cristallisations les plus folles. Elle sentait que VW ne la concernait que de loin. Elle était allée y voir de plus près, par curiosité, bien après la découverte programmée lors de ses études, avait lu, découvert, redécouvert, et toujours cette même distance. Incompréhensible et acceptée, consentie, rassurante, même.   

Elle aurait joué au pastiche de mémoire, sa mémoire l'aurait bernée. Elle aurait progressé,  dans son récit, dans son intrigue, dans son style.   

Elle aurait souri pensant qu'elle aurait pensé "*Elle aurait eu une belle vie*" et qui aurait été "*Elle*", elle aurait noté l’ambigüité, l'aurait dégustée, l'aurait laissée de côté, serait passée à autre chose aussi naturellement que si elle avait lavé des assiettes dans un évier.    

Elle aurait tout brouillé effacé les marques de ponctuation elle aurait tout délité serait sortie du cadre limité elle aur     



Vingt ans qu'elle n'aurait pas voté, serait restée le dos penché sur le manuscrit elle n'aurait pas été retrouvée av     



Elle aurait disp     


Elle    

© Simone Rinzler | 29 mars 2015 - Tous droits réservés   

#MoocDQ3 2456 20150329 En toute logique, ça devrait être à moi. Je passe mon tour...

#MoocDQ3 2456 20150329 En toute logique, ça devrait être à moi. Je passe mon tour....   

En toute logique, ça devrait être à moi. Je passe mon tour. Cela me devient trop difficile de tenir ce rythme infernal. On est dimanche, je ne suis toujours pas allée voter, je n'ai pas encore mangé, l'après-midi est déjà bien commencé, j'ai besoin de me reposer de cette histoire.     

Je passerais bien la main à mon libraire fou, mais cela me demanderait trop de travail. Il faudrait que je réfléchisse à la couture, à la soudure, au moyen de raccrocher ce retour au narrateur d'origine.   

Bien sûr, écrire cela pourrait suffire, mais la ficelle serait beaucoup trop grosse. Il ne faut pas que le lecteur voie les ficelles. Surtout si ce sont des cordes de paquebot.   

C'est sûr que je pourrais déjeuner, ou aller d'abord voter, mais j'aimerais bien reprendre la narration moi-même et ne pas laisser la main à la Simone. J'ai un travail. Je dois m'y tenir.    

Bon, aller voter ? Déjeuner ?    

Pas encore prête...    

Rester là, à réfléchir, ne rien faire, s'obstiner est peut-être la seule chose que je puisse faire. Alain est parti en randonnée. Je dois profiter de ce temps libre pour avancer mon texte et être disponible quand il reviendra.    

Réflexion hébétée. Trop fatiguée. Je ne produis plus rien de bien. je tourne en boucle.     

Fermer l'ordinateur un peu et se délasser s'impose.    

Hypoglycémie, je suppose.  
Manger.    

© Simone Rinzler | 29 mars 2015 - Tous droits réservés   

#MoocDQ3 2356 20150329 Quelle est la cohérence la logique d'un récit volontairement construit sans cohérence ni logique apparente ?

#MoocDQ3 2356 20150329 Quelle est la cohérence la logique d'un récit volontairement construit sans cohérence ni logique apparente ?  

Quelle est la cohérence, la logique d'un récit volontairement construit sans cohérence ni logique apparente ? 
Une logique de double-fond, de chausse-trappes, d'illusions. Une logique qui défie la logique des sens en éveil. Une logique tordue, biaisée, cachée dont il faut chercher la cohérence.   

Le texte a sa propre cohérence interne. Celle-ci reste invisible au lecteur. L'auteur suit une logique qui n'est pas la logique habituelle d'un récit. La chronologie est malmenée, les objectifs annoncés sans cesse floués, floutés, *flouted* même en anglais. Une certaine histoire de la littérature, épurée, expurgée, excommunie les expériences les plus farfelues. Elles sont pourtant à l'origine du renouveau du récit, du roman, de la littérature générale. L'oubli, l'abandon de ces textes pionniers, récurrents dans l'histoire de la littérature est volontaire, ordinaire, banal. L'esprit ne retient que ce qui semble clair au premier abord. L'esprit est paresseux. Il se contente du plus simple, ne cherche pas la difficulté, la prouesse, ni l'expérimentation. Il se prélasse, oublieux que tout ce qu'il adore, ce dont il fait son miel, dérive de ces écarts volontaires, solitaires, par salves d'écoles plus ou moins formelles. L'histoire de l'art nous a habitués à ces effractions dans la routine d'un domaine où la routine signe l'émoussement, l'érosion et la mort d'un style, d'un genre, populaire à une époque, puis abandonné à la suite de nouvelles percées dans des chemins encore non découverts, des travées non empruntées, des traversées toujours pas effectuées et des façades encore non vaincues.   

En toute logique, ce récit devrait présenter le texte de Solange. A défaut, celui de Georges, Michel ou même de Raphaël ou de quelque autre déjà nommée ou à peine esquissée, Geneviève, par exemple.   

Voire, pourquoi pas ?, clore par une ellipse temporelle avec le texte d'Andréa ou la soirée de réécriture personnelle.   

La logique de ce récit l'interdit. La linéarité de l'histoire commence à s'installer, le lecteur s'y est glissé, non sans effort, et l'auteur, enfin mis en jambes et désormais dérouillé, déverrouillé, décomplexé, jouit du confort agréable d'une histoire qui roule toute seule, sans encombres, qui se déroule sans anicroches. 

Céder à la facilité serait renoncer au projet déterminé. Tout le début serait perdu, la construction échafaudée, quoique non terminée, tomberait d'elle-même, et avec elle, l'ambition affichée. Seule la fantaisie serait de mise. Ce serait déjà bien. Ce serait insuffisant. Le jeu, l'enjeu est de se perdre, de se tromper, de rebrousser chemin, de revenir à nouveau sur ses pas, sur les lieux de son crime de lèse-routine, de tourner en rond jusqu'à la solution idéale, jusqu'à une fin acceptable, déraisonnable, de montrer sans démontrer l'énormité du projet, sa folie, sa grandiose apothéose. 

Déjouer la facilité, à mi-parcours d'un premier jet d'écriture est probablement le choix le plus difficile à effectuer.  

Accepter. Consentir. Se priver de repères, garder les pistes semées, sciemment et au hasard, se jouer de son jeu et remettre tout en jeu à chaque session d'écriture, de jour en jour.   

Écrire comme un joueur. Écrire comme un fou. Écrire comme quand on s'en fout.    

Se mettre des bâtons dans les roues, se semer, se perdre et s'enfoncer dans la complexité. 
Refuser la facilité, réfuter la fluidité, inventer, inventer, se rater, prendre le risque de s'échouer.   
S'exposer. Jouer.   
Avec ses nerfs, avec ses peurs. Avec ses terreurs. Avec ses ardeurs.  
Risquer de tout perdre par arrogance et entêtement.  

S'arrêter en si beau chemin serait pure folie.   
Affronter la folie.   
Persister.   
Créer.   

En son labyrinthe creuser.    
Encore.     
Avant d'être mort.   
Encore. 

S'échapper au dehors par l'intérieur.  
Sortir. 
Dehors. 

Libre. 
Enchaîné à de nouvelles chaînes.   
Les ignorer, ne pas les voir, trop tard. 
Goûter de la perte des anciennes. 
Savourer l'apparition des nouvelles. 

Chaîne du savoir, de l'intérêt, de l'amitié, de l'espérance, de l'expérience. 

© Simone Rinzler | 29 mars 2015 - Tous droits réservés

#MoocDQ3 2156 20150329 Untitled

#MoocDQ3 2156 20150329 Untitled
 
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© Simone Rinzler |29 mars 2015 - Tous droits réservés

#MoocDQ3 2056 20150328 Bonjour à tous... Re-bonjour. Je vais me présenter d'abord. Je m'appelle Françoise, je suis instit' et je crois bien que j'écris depuis toujours...

###2056 20150328 Bonjour à tous... Re-Bonjour. Je vais me présenter d'abord. Je m'appelle Françoise, je suis instit' et je crois bien que j'écris depuis toujours...  

Bonjour à tous... Re-Bonjour. Je vais me présenter d'abord. Je m'appelle Françoise, je suis instit' et je crois bien que j'écris depuis toujours.   

Voilà mon texte. C'est une très courte nouvelle qui fait partie d'une série de petits contes horribles que j'envisage d'écrire ici. Comme je suis plutôt quelqu'un de doux, je me lâche quand j'écris.   

Voilà :  

##**Il est là, Papa ?... [Des Nouvelles de Thierry ?]**  
###**Nouvelle**  

Thierry rentre de l'école. Maman est déjà là. Elle ne travaille plus le lundi, ni le mardi non plus d'ailleurs. La maison est dans un désordre indescriptible. Maman n'a plus le moral. Elle cherche un nouveau travail. Elle ne fait plus le ménage. Papa ne l'aide plus non plus.    

"Il est là, Papa ?", demande Thierry.   

"T'as qu'à aller voir !", répond Maman.   

"Il est là, Papa ?"    

"Va voir, que j'te dis !"   

 Mais Thierry n'ira pas voir. Il a trop peur. Peur de son Papa. Peur de son petit oiseau. Peur pour son petit oiseau à lui.   

"Mais, qu'est-ce tu fous, Thierry ? Va voir, que j'te dis !"      

Thierry demande : "Y'a du goûter ?" 

Il prend bien soin de ne pas répondre. Il pète de trouille. C'est tous les jours pareil. Il ne sait jamais si son Papa est là, et sa mère, elle s'en fout. Elle comprend pas. Elle pense qu'à elle.   

-Y'a du goûter ? Maman ! Y'a quelque chose pour le goûter ?   

-T'as pas fini d'me faire chier, avec ton goûter ? Mais tu penses qu'à bouffer, ma parole ! Putain d'gosse. Ah ! C'est bien l'fils à son père, çui-là !     

-"Maman, tu m'as entendu ?", répète Thierry, "Y'a du goûter ?"   

Il a bien entendu que sa mère n'est pas dans ses bons jours. Elle a encore dû picoler. Mais, c'est la seule qui peut encore le protéger un peu de son père. Alors, il s'approche d'elle. Il se dit que s'il est gentil avec elle, il ne viendra pas l'ennuyer cette nuit.    

Il vient lui faire un câlin.   

"Qu'est-ce tu m'emmerdes avec tes cajoleries, l'moutard. Ah ! T'es bien comme ton père, toi ! Toujours dans mes pattes, toujours à v'nir t'coller. J'chais pas c'qu'i'z'ont dans c'te famille !"   

Thierry renifle. Il a la goutte au nez.   

Bruit brusque dans la serrure.   
C'est la porte d'entrée.  

L'horreur va commencer. 
Thierry se réfugie dans sa chambre, sans goûter. 
Il essaie d'écouter ce que se disent ces deux-là.
Pas difficile. Ils gueulent à qui mieux mieux. C'est à celui qui qui gueulera le plus fort. Si ça se trouve, ils vont encore se battre. 
Thierry n'aime pas quand ils se battent. Maman met Papa à la porte de leur chambre et Papa vient pleurer dans sa chambre.  

« Mais pourquoi qu'elle est partie Françoise ? Depuis qu'elle s'est mariée, tout le monde m’embête à la maison ».  

Papa va encore rentrer dans sa chambre quand Maman l'aura foutu dehors. Il va encore venir pleurer. Et peut-être que ce soir encore, il sortira son petit oiseau, en pleurant, et qu'il fera encore peur à Thierry avec son petit oiseau qui devient gros.   

Thierry n'arrive pas à faire ses devoirs. Il a envie de pleurer. Mais il sait que s'il pleure, il va s'prendre une branlée.   

Il se mouche doucement, dans sa manche. Il renifle. Il essaie de faire son exercice de grammaire. « Le petit oiseau gazouille dans l’arbre. Mets la phrase au pluriel ». Il écrit : « Les gros oiseaux garfouillent ». Il ne comprend rien. Il est pété de trouille. Il a peur. Peur des oiseaux.   

Qu'est-ce qui lui arrive ?  

Il vient de faire pipi sur le plancher de sa chambre, sur la chaise de son petit bureau. Son pantalon est tout mouillé.   

Vite, vite !  

Tout cacher et se changer.   

Il se met en pyjama et roule son pantalon et sa culotte en boule. Vite ! Sous l'oreiller.   

Non ! Ça va sentir mauvais.   

Où alors ?  

Il hésite. Glisse le tout sous le lit.  

Son père ouvre la porte.    

- « Ça va, mon petit Thierry ? »    

- « Oui. Oui. Ça va, Papa. Et toi ? »   

Il se mouche dans sa manche. Sourit faiblement.  

Thierry est bien trop impressionnable.   

Il se raconte des tas d'histoires depuis que sa sœur est morte dans un accident de moto.   

 C'est Papa qui conduisait.  

Thierry se noie.  

© Françoise Taillefer | 16 décembre 2014 - Tous droits réservés    

 -Eh bien, dis donc ! Heureusement que tu nous as dit que tu étais douce...     

-Wouah ! Alors ça, ça pique les yeux !   

-Ça pique les yeux ? Qu'est-ce que ça veut dire ?   

-Ben, ça tape, quoi !  

-Ah ! Oui, ça, pour taper, ça tape ! Je vous avais prévenus... C'est un petit conte horrible, je vous l'avais bien dit. Les enfants adorent ça ! Ils adorent en écrire... 

-Attends, laisse les autres commenter.   

-Ah, oui ! Pardon. C'est dur de ne pas répondre. On peut quand même répondre un petit peu, quand même ? Je n'aimerais pas que cet atelier se transforme en bagne. Cela fait des années que je fais des stages d’écriture, et c'est important que chacun puisse s'exprimer, sinon, on va être frustrés. 

-Oui, du moment que c'est juste un peu ! 

-Où est-ce que tu vas chercher tout ça ? 

-Je ne sais pas. Ça fait tellement longtemps que j'écris. L'écriture, c'est mon défouloir... Je ne sais pas d'où ça sort... Un jour, c'est sorti comme ça. Je me suis mise à écrire des histoires horribles. Il faut dire qu'avec mon métier, j'en ai vu des pauvres gamins perturbés. Ca me touche. Ca doit être ça qui ressort quand j'écris.  

 -Alors, vos commentaires ? 

-Ah, bah, c'est drôlement bien, hein !   

-Oh, non ! C'est trop noir ! Moi, je n'aime pas du tout. J'ai horreur des histoires glauques. C'est déjà assez difficile comme ça, la vie, il n'y a pas besoin d'en rajouter.  

-*Maxwell, Qualité Filtre ! Ce n'est pAAAs la pEI-EIne d'en rAjOU-outEr !* 

-C'est quoi, ça, ton truc, là, Maxwell ? 

-Une vieille pub télé pour du café, comme Nescafé spécial Filtre, tu vois ! T'es trop jeune, t'as pas dû connaître. C'était avant *Whaddelse ?* 

-C'était moins drôle... 

-Ah, si ! Moi, je la connais. 

-Ouais, moi aussi ! 

 -En tous cas, les élèves d'Alain, au lycée, eux, ch'uis sûre qu'ils diraient "*Comment qu'ça nique sa race !*" 

-Les enfants, les enfants ! On reprend, là. Ce n'est pas encore l'heure de la récré !

-Oh, oui. C'est vrai ! 

-On est déjà infernales ! 

-Heureusement que Raphaël est sage.    

-Oh. Fiche-lui la paix, toi !  

-Et puis Georges !  

-Et Michel aussi...  

-Et moi aussi, dit la Petite Poule Rousse !   

-Et moi ? Et moihaha...   

-Wop' ! Pardon ! 

 [En chœur.]   

 -Par-don, Maî-treeeesse !  

-Tu pourrais pas la relire, là. J’ai l'impression qu'il y a quelque chose qui ne se goupille pas bien. On ne comprend pas bien qui dit quoi, si le père est déjà rentré dans la chambre ou s'il y rentre tous les jours. J'ai l'impression que c'est un peu flou.  

Ah ! Non ! Ce n'est pas flou du tout. C'est au contraire très bien fait pour faire monter un moment de flottement. Sur moi, ça a bien marché, ça m'a déstabilisée.

-Tu n'aurais pas dû nous prévenir que c'était une histoire horrible. Du coup, nous, on a moins eu la surprise. On s'attendait à une horreur. C'est pour ça que tu chipotes, toi.

-Non, je ne chipote pas. J'ai vraiment l'impression qu'il y a quelques petites modifications à faire pour que ce soit vraiment percutant.

-Bon, eh bien Françoise reverra ça pendant la séance de ce soir.

A qui, maintenant ? Toi ? OK.

Allez, allez, on s'active ! 

-Ah ! Au fait ! Une dernière question : Pourquoi la soeur s'appelle Françoise ?

-Elle s'appelle Françoise ?!? Oh, non !... C'est, c'est..., ben mince, c'est mon stylo qu' fourché !

© Simone Rinzler | 28 mars 2015 - Tous droits réservés

#MoocDQ3 1956 20150328 Moi, je trouve que ce serait plus efficace si on allait un tout petit peu plus vite...

#MoocDQ3 1956 20150328 Moi, je trouve que ce serait plus efficace si on allait un tout petit peu plus vite...    

-Moi, je trouve que ce serait plus efficace si on allait un tout petit peu plus vite. Parce que sinon, ce soir, on n'aura pas tous fini de lire. Et le but, c'est quand même que tout le monde puisse passer. Et puis, tu vois, Simone, tu parles trop longtemps, tu passes ton temps à te justifier, et du coup, personne ne peut te dire ce qu'il y a vraiment à dire de ton travail.     

Donc, ce que je propose, c'est qu'on puisse passer tous, avant ce soir. Et pour cela, il faudra que chacun écoute ce que l'on a à lui dire de son texte sans que la personne ne réponde. Et je trouve que c'est une bonne idée que chacun prenne des notes de ce qu'on lui dira pour pouvoir y retravailler ce soir. On pourra se faire une séance d'écriture, réécriture, correction ce soir à partir des indications de chacun. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais si ça vous va, je crois que ce serait pas mal qu'on commence comme ça !   

- Ah ! Oui ! Oui, Très bien !  

-Oui !  

-Très bien.  

-Parfait.   

-Moi, ça me va comme ça !   

-Oui.   

-Ouais !   

-*Hmm, hmm !*   

[Hochements de tête. Approbation générale]  

-Bon, vous êtes tous d'accord ? Pas besoin de faire un vote ?  

[Brouhaha d'assentiment, indistinct.]    

-*Non, Non, OK, Ça va. Parfait, On y va, Allez !, on perd notre temps !*    

-T'as qu'à continuer comme ça, Andréa ! Nous, ça nous va.  

*Oui. Oui. OK. Parfait. Oui. OK. Allez ! On avance ! Yeah ! Yeah. Oï, Oï ! Ah ! Ah ! Ah !*    

-Bon, OK. Puisque vous êtes tous d'accord, je prends en charge. Mais avec vous, hein ?  Pas toute seule...  

-Andréa ! Andréa ! Andréa !   

-Chu-UT' ! C'est moi qui commande ici, maintenant, bordel !  

[Rires de tous]   

-Vas-y, Andréa, t'as l'âme d'un chef !  

 - Moi ? Ça risque pas ! Allez, allez, on se remet au travail... Non ?!  Mais tout de même ?!!!...  

On finit les réactions au texte de Simone et après on passera à...  
Qui est volontaire ? Françoise, tu veux bien y aller ?  
Solange ? OK.  
Préparez-vous.  
Les autres aussi. 

Décidez vite de votre ordre de passage. Plus vous êtes timides, plus il faut passer vite, comme Simone.   

OK. Je prends en note : Toi, toi, toi.

Toi ? Tu peux me rappeler ton prénom, déjà, on ne se connaît pas encore vraiment tous, hein, alors excuse-moi ?  

Bon, vous avez tous déjà compris, moi c'est Andréa. C'est facile. C'est comme dans la chanson de Bobby Lapointe :     

-*Annn'dréa, c'est toâ ?* [Chanté - en voix de ténor]  

-*Entre et assieds-toi, c'est ça !...*  [Parlé - en voix d'abruti]    

Georges. OK, Michel, Raphaël, Geneviève. Bon, on avance. Les autres, vous prévoirez votre ordre de passage après. On se fera une petite pause tout à l'heure. Je crois que c'est prévu dans le programme du gîte. Alors, on y va !  

Oui vous aussi, vous pourrez changer, mais maintenant, on avance !  

-Bon, je me lance. Moi, je voudrais dire que je trouve ça beaucoup trop long. C'est vrai que c'est drôle, cette espèce de jeu entre narrateurs concurrents, entre névrose et schizophrénie, mais ça gagnerait à être resserré. C'est beaucoup trop long pour un début. Ça accroche le lecteur, ça a un côté rigolo, mais ce n'est pas assez entraînant pour retenir un lecteur qui n'aime pas ce genre d'écriture. On dirais que tu hésites entre le comique et le sérieux et que tu n'as pas encore fait ton choix. Et, franchement, je crois qu'avec la facilité d'écriture que tu as, tu peux faire beaucoup mieux. A condition d'accepter de te plier à quelques règles. Moi qui te connais un peu, je crois que tu n'es jamais meilleure que quand tu te contrains à la brièveté. Maintenant, ce que j'en dis, c'est ce que je ressens, c'est tout. C'est peut-être aussi parce que je te connais un peu et que j'ai lu tes écrits sérieux et vu leur évolution. Et puis, ça dépend surtout de ce que tu veux faire.   

-Ben, justement, je ne sais pas encore très bien ce que je veux faire.   

-Moi, je crois que tu devrais essayer de reprendre dès le début en commençant *in medias res*, en plein milieu d'une scène d'atelier. Un truc d'entrée qui soit vraiment scotchant, tu vois ? Un truc qui montre sans démontrer, directement dans le gras du texte, dans le gras de l'action. On sent trop tes tergiversations, ton hésitation à y aller *franco*. Tu sais que tu peux te permettre d'y aller *franco de port*, alors, arrête d'hésiter et fonce. *Paf !* Mets-leur en plein la vue, d'un coup, avec un incipit qui déménage !   

-Le problème est bien là. Je voudrais bien, mais je ne trouve pas d'idée d'incipit qui tape.   

-Moi, j'ai trouvé ça très bien, c'est vivant, c'est amusant, c'est tonique ! On ne s'ennuie pas.   

-Je ne suis pas si sûre que cela que ce compliment me plaise, tu vois-là ! Tu avais raison, toi, c'est Armelle, c'est ça ?. J'hésite entre le comique et le sérieux et quand on me trouve comique, eh bah, là, ça me vexe, comme si on me trouvait idiote.   

-Je t'ai dit t'arrêter de justifier tout. Écoute et prends note, c'est tout !  

-Ah ! Oui, oui ! Pardon...   

[Grimace de bouche fermée à l'extrême, tête penchée et gestes de clown penaud, elle se dandine.]  

-Non, c'est bien d'être drôle ! D'autant plus que là, ça ne manque pas de finesse. Mais je suis d'accord. C'est beaucoup trop long. Il va falloir retravailler.  

[Énorme grimace d'ennui exagéré, coins des lèvres tordus vers le bas. Gros yeux ronds de clown tournant en orbites gros ouverts.]    

-Bon, je crois que si on veut tenir le temps, on va s'arrêter là.  A qui le tour, maintenant ?  Moi ? Bon. OK. Comme ça, ce sera fait. Bon, mais là, j'ai un peu la trouille, là, mais j'y vais !  

Et puis, non, finalement. Je viens de changer d'avis. Excusez-moi. Il faut que ce soit quelqu'un d'autre. Il ne peut pas y avoir deux personnes qui prennent le dessus sur tout le groupe. Je ne suis pas l'organisatrice du truc, moi. Je rends service, en attendant. C'est tout. Je préfère arbitrer le temps de tout le monde. C'est donc moi qui passerai en dernier.  

Alors, qui, maintenant ? 

OK. A toi. 

Viens lire devant nous. Installe-toi, tranquillement, on t'écoute.  

©Simone Rinzler |  28 mars 2015 - Tous droits réservés 

3/27/2015

#MoocDQ3 1856 20150327 C'est très courageux de s'exposer la première aux critiques des autres...

#MoocDQ3 1856 20150327 C'est très courageux de s'exposer la première aux critiques des autres...

-C'est très courageux de s'exposer la première aux critiques des autres.   

Mais là, on peut dire que tu nous a mis la barre un peu trop haut !  

Comment allons-nous faire, nous, maintenant ?  

-Eh bien, vous ferez comme moi, pas à pas, un pas après l'autre, comme pour la marche en montagne, comme pour l'apprentissage de la cuisine, du tricot, de la mécanique ou de l'informatique. Comme pour l'apprentissage de la conduite.   

 A ton avis, tu crois que je suis née comme ça ?  

Tu ne te demandes pas pourquoi j'ai tellement besoin d'être toujours rassurée ? pourquoi je me jette comme ça, tête baissée, tête la première ?  

Mais pour ne pas me faire écraser !  

Parce que je suis comme toi. Je n'ai pas confiance en moi  ! Qu'est-ce que tu crois ? Que je suis de bois ? Pourquoi donc, à ton avis suis-je là, sinon parce que je sais que sans les autres, je ne suis rien ?  

Tu crois que je me la pète ?  

Mais, c'est de trouille, que je pète ! depuis toujours ! Et ai beau le savoir, affronter mes trouilles une à une, je pète toujours autant de trouille ! Alors, c'est vrai, oui, j'ai réussi à faire reculer beaucoup de peurs, même mon extrême phobie des serpents. *Pschuit !* Envolée ! Terminée ! Tellement terminée que je n'ai même plus besoin de prouver aux autres ou à moi-même que je ne l'ai plus. Elle est partie. Mais... Pas toute seule... Pas sans mal !... J'y ai travaillé ! Je me suis accrochée. Je me suis forcée. Année après année. J'ai même re-testé, pour voir, à intervalles plus ou moins réguliers, mais je sais que c'est vraiment terminé !  

Tu sais, ce n'est pas parce que je suis une timide qui se soigne que je n'ai pas besoin d'aide.  

Le manque de coopération, de nos jours, on en crève ! Au boulot, surtout !      

-Ah bah, ça dis donc ! On  dirait pas.  

-Oui, moi aussi, je trouve que tu exagères quand même un petit peu !  

-Mais arrêtez ! Vous ne voyez pas que vous allez la faire pleurer !  

-Oui, et en plus, j'ai horreur de pleurer en public. Je n'aime pas montrer mes faiblesses. Ça a toujours été mon plus gros défaut. Me croire plus forte que je ne suis. mais je ne suis qu'un tout petit être, mais qu'elle est une femme, et qu'elle est rigolote !  

Vous savez, il faut se méfier des jugements tous faits. Les gens qui plaisantent sans arrêt ou  qui rient trop fort ont de terribles blessures à cacher. Là, on ne peut pas dire que vous m'aidez trop. Enfin, je préfère faire l'effort de vous le dire. Hop ! Hop ! Hop ! Et n'allez pas me consoler, non plus ! J'ai horreur de la pitié !... Mais alors, horreur ! Ça, ça me fait fuir ! 

Mais qu'est-ce que j'ai fait pour être si fière et si dure avec moi-même? 

-Ben, toi, rien, sûrement. Tu as dû réagir à des situations certainement terribles. 

-*Hmm...* Bien vu ! C'est un peu ça... Et... Oui, je consulte. Déjà. Je ne peux pas faire sans. Ça m'a sauvée d'ailleurs !, sans quoi, je serais devenue vraiment folle. C'était ma terreur, ça, de devenir folle. Il faut dire que des fous en tous genres, j'en ai plus que frôlé une sacrée tripotée. C'est pour cela que je me suis enfin lancée dans une écriture sur la folie. Carrément. Directement. Pour, une nouvelle fois, terrasser la bête qui m'empoisonne la vie. Ça m'a toujours réussi, de fuir la fuite ! C'est difficile, on s'interroge sans arrêt, mais, au bout du compte, on apprivoise ce qui fait peur et on n'a plus peur. Voilà, c'est tout.  

Moi, ce qui m'intéresse avant tout, c'est que vous me disiez ce qui va et aussi ce qui ne va pas dans ce que j'ai écrit. Je suis un peu fatiguée d'avancer toujours en aveugle, à tâtons. Je vous demande juste de ne pas y aller trop fort. je me sens encore très fragile, fragilisée. Le boulot m'a tuée...  

Je ne demande pas grand chose. Juste un peu d'attention. Et des réflexions. Justes. Même si elles font mal. On digère. Je finis toujours par tout digérer si je sens que l'intention n'est pas mauvaise. Et là, je vous fais confiance. je me sens en confiance. Je prends confiance. Je *reprends* confiance. Alors, là,  je vais me taire et je vais vous écouter. 

Et... 

Je vais prendre des notes, bien sûr !  Oui ! Je vais encore faire ma bonne élève ! Ça ne me réussit pas trop quand je me relâche trop. Un peu, c'est bien, ça détend, mais il ne faut tout de même pas aller jusqu'à l'avachissement total. Je ne suis pas venue dans un club de vacances, mais dans un atelier d'écriture, pour travailler mon manuscrit. On n'est pas là non plus que pour raconter sa vie, mais bien pour améliorer son écriture. 

Voilà. je me rassieds, parmi vous. Je me sentirai moins au tribunal.  

© Simone Rinzler | 27 mars 2015 - Tous droits réservés

#MoocDQ3 1756 20150326 Quelques réflexions, en passant, un peu en surplomb...

#MoocDQ3 1756 20150326 Quelques réflexions, en passant, un peu en surplomb... 

C'est un jeu dangereux de se mettre en scène comme ça.

C'est un jeu dangereux de se mettre en scène comme ça. Il faut pouvoir tenir la distance sur le long terme. Tenir la distance aussi par rapport à soi-même. 
C'est assez prétentieux, parce que c'est très ambitieux, et que c'est se condamner à la réussite. C'est surtout courageux de s'y lancer en ayant conscience de toutes ces difficultés, ce qui signifie que c'est un projet vraiment fou.   

C'est ce qui rend le projet passionnant, c'est que le lecteur se demande comment l'auteur s'en sortira. Et comme il y a plusieurs auteurs, plusieurs narrateurs, que l'auteur est son double et que son double a un double, le risque est de se tromper, de se rater, de se laisser entraîner, emporter vers un genre plutôt qu'un autre tout en laissant tomber le cœur de son projet. Cela demande une lucidité et une capacité de réflexion et d'auto-réflexivité  hors normes. C'est ce qui fait précisément toute la grandeur du projet. C'est ce qui en fait tout le danger. Toute la dimension folle.  

Le risque, après, n'est peut-être pas aussi grand qu'on l'imagine. Pas tant pour l'auteur et son rapport à lui-même que pour ce que l'auteur craignait de son virage vers la littérature.   

La littérature est incapable de masquer, de travestir le réel. Elle s'ancre dans le réel. Y compris à l'insu de l'auteur.   

"*La littérature pense*", certes.   
Elle pense où elle veut. Où elle peut.  
Elle fait ce qu'elle veut.  
Elle ne fait pas ce que son auteur veut.
Le texte prend son autonomie.
Il pense seul.   
Il abandonne l'auteur.
Le laisse seul, face à son texte, face à ses intentions, ses représentations de lecteur idéal et ses représentations de lecteur bien peu idéal. Face à son retour vers le réel de la la littérature, de l'écriture.
Chaque lecteur interprète à sa manière. En fonction de sa vie, de ses expériences, du contexte de lecture.  
En fonction aussi de la représentation qu'il se fait de l'auteur. Représentation qui peut être tout aussi erronée et fantasmée que les représentations de lecteur que l'auteur empirique se fait de ses lecteurs dans le contexte d'écriture, puis de réécriture et de publication de son texte. Sans compter les représentations de texte et de lecteurs que s'en fait l'éditeur qui accepte d'éditer le texte. Sans oublier les modifications de représentations de lecteurs que l'auteur est amené à envisager au moment des négociations, mot à mot, paragraphe par paragraphe avec celui qui s'est engagé à publier le texte. Texte qui se modifie. Malléable, taillable, dépeçable à merci. Jusqu'à la réécriture à quatre mains, en âpres négociations entre auteur et éditeur.   

Que penser d'un éditeur ou d'une éditrice qui ne voudrait rien changer ?  
Qu'il est paresseux. Pressé. Enthousiasmé. Bluffé. Insuffisamment exigeant. 

Se garder de l'enthousiasme béat. Ne pas céder à la facilité de l'admiration de quelqu'un qui n'a jamais écrit. Prendre le compliment. S'en gorger. S'en gaver. Pour le moral, ça ne fait pas de mal.  

Se garder de la correction effectuée avec une minutie excessive. Tenir bon sur ce qui compte. Évaluer, peser, soupeser ce qui compte. Après la quête, littéraire, existentielle, la lutte. Sur le terrain.
Lutter. Pied à pied.  

Se laisser faire. Résister. Céder. Tenir bon. Faire des choix. L'un après l'autre. Chaque chose en son temps. Rester posé. Déterminé. Continuer. Poursuivre jusqu'à la fin. Sans se renier, ni se rogner.   

Tenir le point. 

Poing levé.  

Désarmer.  

Publier.  

© Simone Rinzler | 26-27 mars 2015 - Tous droits réservés

[Sources :
- LECERCLE Jean-Jacques, "Interpretation as Pragmatics" - LECERCLE in Lecercle & Shusterman "L'Emprise des signes - Débat sur l'expérience littéraire", Seuil
- RINZLER Simone (mes propres travaux sur le sujet, modèle ALTER, ASTER, etc. présentés dans le dossier d'HDR, Synthèse, Recueil d'articles, Monographie, 10 juin 2011]

NB : Je poste moins souvent. Écriture de roman oblige.
N'hésitez pas à aller farfouiller dans les archives de L'Atelier de L'Espère-Luette


3/26/2015

#MoocDQ3 1656 20150326 Voilà. C'est terminé. J'ai bien fini mesdevoirs, Maîcresse !

#MoocDQ3 1656 20150326 Voilà. C'est terminé. J'ai bien fini mes devoirs, Maîcresse !    

Voilà. C'est terminé. J'ai bien fini mes devoirs, Maîcresse !       

Mais quand est-ce qu'elle va arriver, l'autre, là, l'invisible, pour nous délivrer de cette ogresse ?
Je ne sais pas pourquoi, mais cette Andréa a le don de m'énerver. En même temps, elle est géniale. Ce qu'elle nous fait faire à tous, c'est vraiment incroyable.  
C'est tellement réussi que c'est à se demander si ce n'est pas fait exprès, comme moyen de nous libérer, de nous aider à nous connaître avant de démarrer vraiment. Il ne faut pas *paranoter*, tout de même. C'est commencé, et bien commencé. Ça a vraiment démarré, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est parti sur des chapeaux de roues.  
Là, mine de rien, je suis déjà repartie à réécrire mon roman, intégralement. Pourvu qu'elle ne revienne pas l'autre. Je suis tellement bien partie que ça pourrait me déconcentrer. Là, j'ai repris confiance. J'ai une faim de loup, des idées à revendre, et surtout, je suis repartie sur mon histoire et je sens que là, je suis vraiment partie.  

C'est fatigant, un stage d'écriture. Peut-être même beaucoup plus fatigant qu'un stage de chant, mais c'est vivant. J'aurais cru que les gens se prendraient davantage la tête. Ça doit être le résultat de mon ancienne expérience "*Chant/Théâtre/Cirque*" pour un des premiers festivals "*Maraude(s)*" à Bolesnes. Je n'ai pas aimé travailler avec ceux que j'ai appelé les *théâtreux*. Ce sont des gens qui se prenaient trop au sérieux, qui ne s'amusaient jamais vraiment assez. Ils étaient tous très *prise de tête* et pas franchement à l'aise dans leur corps. Il faut dire aussi que le directeur était un vrai tortionnaire. C'était comme s'il voulait faire craquer tout le monde. Y compris sa copine. Une jolie petite blonde, danseuse, qui nous faisait un échauffement corporel fantastique avec ses conseils de danseuse, de regard porté au loin que j'ai retrouvé dans un autre stage d'ailleurs. Je ne me souviens plus de si cette jolie blondinette était une bonne danseuse ou pas, ni même de son prénom, ni même si elle a dansé sur scène avec nous. C'était il y a si longtemps et je ne l'ai jamais revue. Je venais de perdre ma grand-mère, je commençais à être malade, j'ai beaucoup oublié, mais cela me revient. Ses traits sont devenus vagues. Pas ce qu'elle était. Son enseignement, de quelques heures seulement, sur plusieurs semaines, m'a beaucoup marquée et beaucoup aidée pour mon atelier, puis mon enseignement de lecture à voix haute à l'université. Je me souviens juste de son chagrin quand l'autre la martyrisait et l'humiliait devant tout le monde. J'espère qu'elle s'est échappée de cet enfer qui se préparait pour elle. Il était imbu de lui-même. Très bon acteur, Excellent, même. Je l'avais vu, seul sur scène. Un acteur fantastique. Une présence et une intensité incroyables. Mais comme prof de théâtre, il était non seulement imbuvable, mais..., il était surtout très nul. Il n'avait aucune écoute des autres, aucun regard, pas même d'égards. Seul son projet comptait. Son CV. Sa notoriété. Lui. Lui. Lui. Moi. Moi. Moi. 

Elle a été bonne en son temps, sa notoriété. Il a même joué à Avignon, est passé à la télé, même si ce n'est pas cela qui fait les bons, il a quand même retenu l'attention. Il avait une incroyable présence. Trop. Je ne crois pas qu'il ait perduré. Ça n'a dû être qu'un feu de paille. Les autres ne comptaient pas pour lui. Ils n'étaient que ses outils, ses pantins, l'assouvissement de ses faims.

Il m'a fait fuir du théâtre et de mon envie de théâtre pendant des années. Pas seulement lui, d'ailleurs. Je n'ai vraiment sympathisé qu'avec une seule des stagiaires, celle avec laquelle je travaillais en binôme, elle au théâtre, moi au chant, pour le même rôle féminin principal, une vieille fermière amoureuse de son jeune valet de ferme qui fait tout pour le mettre dans son lit. Du théâtre populaire du XVIIe ou XVIIIe siècle. J'aurais dû aller voir ailleurs, parce que ça me titillait vraiment, ça, le théâtre. J'avais organisé des improvisations théâtrales au lycée quand j'étais en première, à l'heure du déjeuner, avant ou après la cantine. Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai laissé ça tomber. Si, je sais. j'ai poursuivi mes études, ai eu mon concours, des enfants, j'ai divorcé. Tout s'est enchaîné et de fil en aiguille, le théâtre a disparu de ma vie. Je n'ai jamais eu l'habitude d'aller régulièrement au théâtre. Rien de plus qu'une habitude non prise, que des petits passages en tant que spectatrice non poursuivis, des aléas de la vie, pas une véritable envie. 

Ce n'est pas le théâtre qui m'a fait fuir des stages. Ce sont les hommes qui se transforment eu à peu en dictateurs quand ils commencent à avoir peur de perdre quelque chose qu'ils commencent à effleurer du bout des doigts. Envolés, les bons sentiments, les tâtonnements collectifs, l'ambiance de troupe s'étiole, peu à peu, les gens partent, les uns après les autres. Malheur à ceux qui restent trop longtemps par amitié, fidélité, qui ne partent pas assez à temps.  

Et les stagiaires aussi. Trop dans la pensée qui tourne en boucle, pas assez dans la vie. Des gens perdus. Bien plus perdus que je ne le suis ou ne l'aie été la majeure partie de ma vie. Des amoureux des "*affects tristes*". Je ne connaissais pas ce concept-là, ni Spinoza, ni Deleuze, alors, mais je le ressentais profondément. Il fallait cultiver en son jardin ses "*affects joyeux*" et fuir, fuir, les malheureux au malheur contagieux. Ou les dérider. Sans s'y prendre les pieds.   

Elle est tout de même incroyable, cette Andréa. Cette force, cette énergie. J'espère que cette petite brunette ira loin et ne perdra pas sa capacité à prendre tout du bon côté et à enchanter la vie de ceux qui l'entourent. Je n'utilise jamais cet adjectif "*solaire*", je crois bien que je n'ai jamais vraiment bien compris ce que voulaient dire ceux qui l'employaient. J'y ai toujours vu quelque chose de négatif quand ils l'employaient. Solaire, pour moi, ça veut dire que celui qui l'emploie est sous le charme, se reconnaît dans celui qui fait mieux que lui, c'est un adjectif de passifs qui admirent et envient ceux qui réussissent mieux qu'eux. Je n'aime pas dire solaire. Je préfère ne rien dire. Ou qualifier autrement. Elle, elle rayonne. Elle brille. Elle éclaire. Elle est claire. Sensible. Dynamique. Joyeuse.   

Je me demande bien si j'aurais eu *la moelle* d'animer comme ça des ateliers d'écriture avec des gens si différents en dehors d'un cadre scolaire ou universitaire. Cette fille a du génie, et c'est rare que je dise cela. Je ne crois qu'au travail régulier, et comme je ne parvenais plus à travailler... Sa générosité est telle, son enthousiasme et sa fraîcheur si communicatifs...   

C'est vraiment une magicienne, une bonne fée. Elle a réussi à faire ressortir ma douceur. Elle était si enfouie que je l'avais oubliée. Je suis vraiment bien là. Je suis en train de me faire des amis. Il y a une douceur et une sensibilité ici qui nous extirpe de nos soucis. Elle me rappelle une prof de chant qui m'a beaucoup fait progresser et avec qui j'ai continué à travailler après le stage. C'est cette même chaleur que je ressens ici.   

C'est vraiment cela, se mettre en vacances. De ses emmerdements. Se détendre. S'amuser. S'apprécier. S'apprivoiser.   

*On est pas bien là, toutes les deux, détendus du Grand ?*.

Voilà que je souris toute seule. Je vais passer pour une idiote. Mais je ne suis pas idiote. C'est la joie d'avoir pu proposer mon texte réécrit !

Une victoire de plus. 

Maintenant, attendre les critiques. *Ouh, là !* Dur, de prendre les critiques, de les digérer, de les accepter, de les refuser,  les réfuter, y repenser, les prendre en compte, malgré tout, après coup, après avoir dit, "*Oui, bien sûr. Tu as raison! Je n'ai avais pas pensé.*" Surtout quand tu n'y avais pas pensé, que tu n'y avais pas pensé et que ton petit cuir fragilisé est bien trop amolli par la dure lutte du darwinisme mâtiné de capitalisme triomphant, rampant même dans les lieux de diffusion du savoir et de la culture. Bref, quand tu es encore un peu sur la défensive.   

Profite, profite de ta joie.  

Vite. Vite.  

Ils vont te dire ce qu'ils en pensent. Prépare-toi. Prépare-toi.  

Mais..., ça fait longtemps que tu es dans tes pensées. Depuis combien de temps as-tu fini de lire ton début de roman ?  

Le temps s'est-il étiré, comme lors d'un événement marquant que tu attendais, pendant un oral de concours, une soutenance de thèse, par exemple. Tu repenses à ton oral d'agrégation, oui, celui-là même, et à ta soutenance d'HDR. Là, je me sens moins prête. Plus fragile. Je n'entends rien. Ca m'inquiète. Un peu.

Sont-ils scotchés ? Émerveillés ? Impressionnes ? Atterrés ?  

C'est atroce. Mais dites, dites quelque chose, bon sang. Faites quelque chose, bon dieu. Je ne vais tout de même pas commencer à implorer Dieu ?

Inspire. Non, n'inspire pas. Expire. Lentement. 
Savoure ton moment. C'est là. C'est maintenant. Tu viens de te lancer. Une longue inspiration profonde surgit. Tu es calme. Tu es bien. "*Aaahh ! Pfou-ou-ou-ou-ou...* Comment tu retranscrirais cette onomatopée du souffle maîtrisé, du souffle revenu. De l'*animus* accordé à l'*anima*, du souffle et de l'âme réunis, tu ne sais plus lequel est lequel, de la plénitude corps-esprit, comme au stage de musique médiévale ? Tu parlerais peut-être de *bien être*, en deux mots. Pas en préconstruit, prémâché, prêt-à-consommer. Une pensée de l'*être*, de l'*être bien*", de l"'*être juste*".   

Décidément, *Boucles d'Or* t'a marquée, même si tes boucles ne sont pas encore d'argent, ma chère *Boucles Vermeilles des Merveilles*.  

Tu as bien fait de venir.   

Comme tu es bien.   
Comme tu es.  
Tu es.   
Soit.   
Sois.  

"*N'y pense plus. Tout est bien.*"  

[Harmonica.]  


© Simone Rinzler | 26 mars 2015 - Tous droits réservés.