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6/03/2016

02 #Brouillon pour une #Nouvelle #Concours #Identité #BNC : Tu ne la connais pas. Elle s'insinue dans ton univers. Force ta porte. Quasi mutique. Tu hésites à refermer la porte. Trop tard. Le piège s'est refermé. Tu as cédé. Tu le savais. Tu n'aurais pas dû entrer dans son jeu. Tu es là. Seule. Tu n'as pas le moral. Un sale sentiment t'habite. Et ton couteau moral te taillade. Comme une mauvaise conscience. En une heure, rien qu'une toute petite heure, elle est devenue ta mauvaise conscience.

02 #Brouillon pour une #Nouvelle #Concours #Identité #BNC : Tu ne la connais pas. Elle s'insinue dans ton univers. Force ta porte. Quasi mutique. Tu hésites à refermer la porte. Trop tard. Le piège s'est refermé. Tu as cédé. Tu le savais. Tu n'aurais pas dû entrer dans son jeu. Tu es là. Seule. Tu n'as pas le moral. Un sale sentiment t'habite. Et ton couteau moral te taillade. Comme une mauvaise conscience. En une heure, rien qu'une toute petite heure, elle est devenue ta mauvaise conscience.

Tu ne la connais pas. Elle s'insinue dans ton univers. Force ta porte. Quasi mutique. Tu hésites à refermer la porte. Trop tard. Le piège s'est refermé. Tu as cédé. Tu le savais. Tu n'aurais pas dû entrer dans son jeu. Tu es là. Seule. Tu n'as pas le moral. Un sale sentiment t'habite. Et ton couteau moral te taillade. Comme une mauvaise conscience. En une heure, rien qu'une toute petite heure, elle est devenue ta mauvaise conscience.

Tu la connais. Tu l'as déjà rencontrée. Elle ou une autre. Elle ou un autre. Une buveuse de ta santé. Une buveuse de ton sang. Elle boit ta joie et te rend de la culpabilité en retour. Elle ne sait rien rendre d'autre. Elle ne rend que du mauvais, que du mal. Elle n'aime pas souffrir seule. Elle veut que tout le monde souffre avec elle, partage sa douleur. Au nom du Seigneur et du Petit Saint Barnabé. Elle te fait du chantage affectif, alors même que tu ne la connais pas encore. Elle est très forte. Tu la sens mauvaise. Mauvaise pour toi. 

Fuis ! Fuis ! Petite Toi ! 

Elle te fait le chantage à "Je n'ai personne", "Je suis seule au monde". 

Et toi, bonne fille comme toujours, tu te laisses piéger. Tu réponds de quelques mots de réconfort un peu plus que convenus. Tu ne sais pas dire des mots convenus, encore moins les écrire. 

Tu hais les formules convenues. Tu entames la discussion. Tu n'aurais pas dû. 

Tu ne le fais jamais dans ces circonstances-là. 

Alors pourquoi l'as-tu fait, là, cette fois ?

Pour tester ce que tu sais déjà ? 
Non, ce n'est pas cela. 
Tu n'as nul besoin de tester. 

Tu l'as fait machinalement. Comme une seconde nature. On t'a tellement appris à ne pas laisser aller une âme en peine que tu t'es intéressée à elle. Tu n'aimes pas voir la souffrance humaine. Surtout quand elle frappe à ta porte. Et que tu entr'ouvres la clôture de ton intimité. 

Mais cette souffrance, tu n'a aucune envie de la partager. 

Saloperie de partage chrétien. 

Tu te sens comme une bonne femme se rendant faire ses bonnes œuvres, en bonne sœur laïque que tu as toujours été. 
D'ailleurs, ce n'est pas toi qui délire. Elle t'a fait bénir par la Sang du Christ. 
Elle pue la recherche d'amitié en vain. Tu l'as senti tout de suite que ça ne collerait pas.

Une manière de s'adresser à toi. 
Cette façon de venir te chercher sans dire ce que tu veux. 
Cette attente que tout vienne de toi. 

Tu sais que si tu ne lâches pas tout de suite, elle te sera un poids. 

Déjà, une heure passée avec elle, vingt-quatre heures perdues ensuite à t'interroger pour rien. Multiplication par vingt-cinq des tracas, des soucis. Tu m’étonnes qu'elle soit seule ! Que tous l'aient abandonnée !

Mais... Elle fait fuir !... 

Loin ! Très loin. 

Tout là-bas, là-bas, loin des geignards ingénéreux, là où l'on vit bien, malgré tout.

Elle ne retient que les Petites Sœurs des Pauvres. Elle les retient par la mauvaise conscience. C'est une maîtresse-chanteuse de l'âme. Une suceuse de bien-être, une voleuse de bonheur. Elle a besoin de ta joie pour se nourrir et te laisse exsangue, vidée, épuisée, tourmentée. Tu connais ses méthodes. Tu en as tant connu qui avaient les mêmes. 

Certains te prenaient au filet. 

D'autres, non. 

Pourquoi ?, tu n'as encore jamais su. Tu penses que certains ne réveillaient pas ce besoin de protéger en toi, qui te vient de la nuit des enfances. 

Tu sais que tu as suivi d'autres joueuses et joueurs de flûte de Hamelin qui t'entraînaient à leur poursuite en te faisant miroiter des promesses indites et intenues.

Ce que tu sais, c'est que tu as toujours tort quand tu te laisses faire sans rien dire.

Vade retro, Satanas ! 

Casse-toi de ma vie avec tes plaintes, tes chantages, tes demandes informulées qu'il faut t'arracher de la bouche quand tu fais ta timide, ta pauvresse ! Ne compte plus sur moi ! Je ne suis plus là pour toi.

Tu as souffert ?, Tu souffres ?, Connasse ? 

Et à moi ? Tu ne te demandes pas ce que tu me fais ?

Tu viens te nourrir au lait de ma gentillesse humaine et à peine repue, tu me mords le sein. 

Tu es contente de toi ?

Tu crois que les autres t'ont fuie parce que tu étais malade ? 

Mais ils t'ont fuie parce que tu es une sale saleté. Une vampiresse de la pire espèce. Un suceuse de joie. Tu ne donnes rien en échange. Tu veux avoir, avoir, avoir. Tu veux prendre, prendre, prendre. Et tu prends, tu voles, en catimini. Oh ! Tu n'exiges pas ! Non ! Tu as ta morale pour toi ! Jamais un mot de travers. Toujours bien polie, bien mise. Jamais un mot de travers. Aucune demande qui ne fusse incongrue. Mais tu suces le sang de la joie, tu suces le sang de la vie, sans jamais vouloir payer de ta personne. Tu ne donnes rien. Tu ne veux rien donner. 

Tu es là pour prendre. 

Sans jamais rendre.

Je t'ai reconnue, tu sais. 

Tu n'es pas Elle

Tu n'es pas Lui

Mais je t'ai reconnue au premier coup d’œil. 

Tu es comme Eux

J'ai reconnu tes faits, tes gestes, tes dires, surtout, et tes non-dires. Ta manière de t'insinuer. de t'imposer. Comme une évidence. Un paysage toujours-déjà là, inéchappable.

Eh, bien, figure-toi qu'il m'aura fallu un grande journée de flottement à ne plus reconnaître qui j'étais, une longue journée de flottement, de mal-être, de malaise, de mal-à-l'aise pour te reconnaître et ne pas donner suite.

Tu ne pomperas pas mes forces. Tu ne me pomperas pas. Ni l'air, ni le sang, ni la joie, ni le bonheur des choses simples. Je suis bien trop fragile pour une saleté comme toi. 

Je me casse. Bon Débarras !

Ah ! Ça fait du Bien de se faire du Bien. 

Je peux recommencer à écrire.

C'est la fin d'une histoire qui allait mal tourner. J'ai reconnu les symptômes. 

Je les ai traités. 

De tous les noms.

Ça va déjà mieux. 

Ouf !

Il s'en est fallu de peu pour que je reperde mon âme.

© Simone Rinzler | 26 mai-3 juin 2016 - Tous droits réservés
(Texte écrit pour le concours de nouvelles sur le thème "Identité". Susceptible de subir des modifications après relecture)

L'Heure de la Fiction est revenue  À L'Atelier de L'Espère-Luette



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