Troublée par la lecture de "Une enfance de rêve" de Catherine Millet en collision/collusion temporelle et existentielle avec le retour en Champagne dans la maison de campagne de l'enfance il y a une semaine, je me sens engluée, happée, interpelée à vif.
Une solution de (fausse) facilité aurait été d'abandonner définitivement cette lecture. L'effet salutaire aurait été rapide et bref. Le choix de ne pas abandonner cet exceptionnel récit, si douloureux soit-il, est une des innombrables tentatives (réussies) de dompter et mater ses peurs en les affrontant, en les regardant dans le fond de leur noirceur intrinsèque. Ces tentatives de se coller et se colleter au souvenir du réel pour s'en débarrasser, se vider de ces fantômes vides qui parfois m'habitent ; et mon couteau de me charcuter la madeleine des Mamies de La Marne.
Les fantômes sont éveillés. Je ne saurais dormir sans les avoir apaisés.
Lectrice beckettienne, je ne peux continuer, je le dois, je ne peux le faire, je me dois de le faire ; et le faire a dissous l'angoisse par l'écriture de la lecture.
© Simone Rinzler | 11 juin 2014
(Lecture terminée)
(Lecture terminée)
La Morne Marne Me Fait Marner © Simone Rinzler 11 juin 2014 |
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