#29CR Carnets de retraite : Manifeste poétique - Terreur de la haine, Amour des hommes (Sortie des carnets sans intérêt)
Ils me poursuivent de leur haine,
Ce sont des hyènes,
Ce sont des hyènes.
Ils me poursuivent de leur haine.
Je ne suis qu'un bébé,
Je ne suis qu'un bébé.
Ils me poursuivent de leur haine.
Je ne suis qu'une femme,
Je ne suis qu'une femme.
Ils me poursuivent de leur haine.
Je ne suis qu'un homme,
Je ne suis qu'un homme.
Ils me poursuivent de leur haine.
Je ne suis qu'une vieille,
Je ne suis qu'une vieille.
Ils me poursuivent de leur haine,
Je suis qu'un vieux,
Je ne suis qu'un vieux.
Ils me poursuivent de leur haine,
Je ne suis qu'un jeune,
Je ne suis qu'un jeune.
Ils me poursuivent de leur haine,
Je ne suis pourtant qu’un tout jeune homme,
Je ne suis pourtant qu'un tout jeune homme.
Ils me poursuivent de leur haine,
Je ne suis pourtant qu'une toute jeune fille,
Je ne suis pourtant qu'une toute jeune fille.
Ils me pousuivent de toute leur haine,
Je ne suis pourtant qu'un pauvre,
Je ne suis pourtant qu'un pauvre,
Qu'un pauvre qui n'a rien.
Ils me poursuivent de toute leur haine,
Je ne suis pourtant qu'un fonctionnaire,
Un tout petit fonctionnaire qui gagne sa croûte
Pas sur leur dos.
Ils me poursuivent de toute leur haine.
Je ne suis pourtant qu'un professeur,
Un tout petit professeur qui gagne sa croûte
Pas sur leur dos.
Ils me poursuivent de toute leur haine,
Je ne suis pourtant qu'un sans-abri,
Un tout petit sans-abri qui gagne sa croûte,
Pas sur leur dos.
Ils me poursuivent de toute leur haine,
Je ne suis pourtant qu'un simple d'esprit,
Un tout petit simple d'esprit qui gagne sa croûte,
Pas sur leur dos.
Qui leur dira, qui leur criera
Que ce n'est pas moi,
Que ce n'est pas toi,
Sinon Toi ?
Qui leur dira, Qui leur criera,
Que ce n'est pas cela,
Que ce n'est pas ça,
Qui les rend malheureux.
Si ce n'est pas toi ?
Ils crèvent du manque de considération,
Ils crèvent de manque de reconnaissance,
Ils crevent de manque d'amour,
Et même, ils crèvent de faim,
Tout court.
Qui les aimera,
Les aimera quand même,
Malgré leurs défauts,
Malgré leur haine
Sinon Toi ?
Qui les aimera,
Sans se jouer d'eux,
Leur apprendra à se faire aimer,
Et non pas à se faire détester ?
Qui les aidera,
Un par un,
Leur prendra la main,
Un par un,
Au lieu de les rejeter,
De les poursuivre de ta haine ?
Sinon Toi, Toi et Toi.
Tu as la haine en terreur,
Tu as la haine en horreur,
Ce sont tes enfants, tes amis, tes sœurs,
Tu les as vus descendre peu à peu sur le chemin de la haine.
Leur as-tu dis, sans relâche, que tu les aimais ?
Leur as-tu tenu la main, quand ils n'allaient pas bien ?
Dis, Toi, Qu'as-tu fait ?
J'étais occupé à gagner ma croûte,
Je nourrissais mon bébé,
Je remplissais mon carnet de notes,
Je remplissais mon blog,
Je tentais de remplir ma retraite,
Je chantais pour un repas,
J'essayais de me faire aimer.
Tu n'as jamais essayé d'enseigner à ne pas haïr ?
Vas-y, essaie, sans haïr à ton tour.
Tu vois, ce n'est pas si facile d'aimer sans retour,
Sans certitude de retour.
Pour un seul, rien que pour deux,
Ça vaut la peine d'essayer.
Intéresse-toi à eux,
Parle-leur, écoute-les,
Tu ne les sauveras pas tous.
Commence déjà par en sauver un,
Rien qu'un.
Et celui-là, celui que tu sauveras, ce sera peut-être toi.
Tu sens bien que toi aussi, parfois, tu bascules,
Tu attends que l'on t'aide à ne pas tomber.
Ne les aide pas à tomber.
Aide-les à se relever.
Un par un.
Du côté de ce qui fait société,
Du côté de ce qui rend vraiment fier,
Sans avoir besoin de gueuler haut et fort
Que l'on est fier d'être à côté,
Que l'on est fier d'être différent,
Quand ce dont on crève, ce dont on manque,
c'est d'un peu d'amour, c'est d'harmonie,
D'une main tendue,
D'une main posée sur la sienne.
Allez, Allez !
Sors de ta haine, de ton mépris, de ton envie de ce qu'il y a dans l'assiette de ton voisin.
Regardes ce qu'il te reste encore et que tu peux distribuer gratuitement,
Tu verras, ça ne te coûtera rien
Au porte-monnaie,
'Spèce de radin, de rat du cœur, de ras d'humeur.
On ne t'a pas assez aimé ?
On t'a mal aimé ?
On t'a trop aimé, étouffé ?
On t'a fait comme on a pu.
Arrête de te plaindre.
Va, vis et deviens,
Un petit peu plus généreux.
Sors de ton aigreur.
Arrête de te comparer.
Tu es incomparable.
Fais ce que tu peux encore faire.
Aime un haineux,
Sauve-le.
A nous tous, nous serons dans l'ombre, l'armée des lumières, des lumières dans les yeux,
Laisse tomber les teigneux, secours les sauvables pour commencer. Ce sera toujours ça de pris.
C'est le début de ta résistance.
Va !
Sauve-toi !
Sauve toi.
Ne fuis pas.
Sauve toi.
Ne fuis pas.
Ta responsabilité.
Va distribuer le peu qu'il te reste d'amour.
Tu n'en manqueras pas.
Tu verras.
[Hmmm...
Tu sais que je t'aime, Toi !
T'chioc !!!]
© Simone Rinzler | 12 octobre 2015 - Tous droits réservés
Le Poème Engagé est de retour À L'Atelier de L'Espère-Luette
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