Tu penses régulierement que tu fais erreur, que tu te trompes de chemin, qu'il est temps de passer à autre chose, mais tu sais, mais tu sens que tu n'en as pas encore fini, qu'il te faut avancer, avancer, encore avancer, tu t'enfonces de plus en plus loin, le jour disparaît et tantôt, la clairière, puis à nouveau la pénombre, tu poursuis le chemin, tu n'as pas fini d'avancer, de marcher, de longer tu ne sais quoi, tu continues. T'arrêter en cours de route est impensable. Tu ne peux t'arrêter. Toute nouvelle avancée fait oublier les errements passés, les questionnements indistincts, les doutes et les certitudes de médiocrité. Un pas chasse l'autre. S'arrêter serait renoncer, se prouver que tu avais tort et étais entrée là par mégarde. Tu te souviens pourquoi tu as commencé. Tu doutes parfois, te demandes si tu fais bien, si tu ne fais pas trop ci ou trop ça, tu voudrais rebrousser chemin, tu ne fais pas du tout ce que tu avais l'intention de faire. Tu continues. Tu sais que ce que tu voulais faire finira par se faire, à ton insu. C'est tellement là que même quand tu l'oublies, c'est encore là et là et là, partout. Nul besoin d'expliquer. Continuer à avancer. Tu verras bien où tout cela te mènera.
Et ce jour-là, tu ne le regretteras pas.
© Simone Rinzler | 13 février 2015 - Tous droits réservés
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