Tu croyais que tu n'avais jamais bougé, que tu étais casanière. Tu t'étais trompée. Tu n'as cessé de bouger.
En bonne fille d'émigré, tu croyais que tu étais ancrée au pays.
Tu l'étais.
Mais tu t'étais déterritorialisée, et tu t'es reterritorialisee, suivant tes lignes de fuite, ta hantise de la fuite de la fuite.
Tu fuyais vers ta liberté, chèrement gagnée.
Tu abandonnes, pour l'instant, ton roman. Tu le laisses posé, pauser, tu le mets en pause, en repos. Tu sens qu'il a besoin que tu le laisses mûrir. Tu as mûri aussi.
Tu viens de retrouver une autre amie de jeunesse. Tu lui as parlé. Tu recolles les morceaux de ta vie déchirée, déchiquetée, tu te restaures, tu prends des forces en puisant dans ta fragilité.
Tu viens de reprendre une bonne rasade de liberté.
À ta santé !
© Simone Rinzler | 18 mai 2015 - Tous droits réservés.
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