#MoocDQ3 1656 20150326 Voilà. C'est terminé. J'ai bien fini mes devoirs, Maîcresse !
Voilà. C'est terminé. J'ai bien fini mes devoirs, Maîcresse !
Mais quand est-ce qu'elle va arriver, l'autre, là, l'invisible, pour nous délivrer de cette ogresse ?
Je ne sais pas pourquoi, mais cette Andréa a le don de m'énerver. En même temps, elle est géniale. Ce qu'elle nous fait faire à tous, c'est vraiment incroyable.
C'est tellement réussi que c'est à se demander si ce n'est pas fait exprès, comme moyen de nous libérer, de nous aider à nous connaître avant de démarrer vraiment. Il ne faut pas *paranoter*, tout de même. C'est commencé, et bien commencé. Ça a vraiment démarré, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est parti sur des chapeaux de roues.
Là, mine de rien, je suis déjà repartie à réécrire mon roman, intégralement. Pourvu qu'elle ne revienne pas l'autre. Je suis tellement bien partie que ça pourrait me déconcentrer. Là, j'ai repris confiance. J'ai une faim de loup, des idées à revendre, et surtout, je suis repartie sur mon histoire et je sens que là, je suis vraiment partie.
C'est fatigant, un stage d'écriture. Peut-être même beaucoup plus fatigant qu'un stage de chant, mais c'est vivant. J'aurais cru que les gens se prendraient davantage la tête. Ça doit être le résultat de mon ancienne expérience "*Chant/Théâtre/Cirque*" pour un des premiers festivals "*Maraude(s)*" à Bolesnes. Je n'ai pas aimé travailler avec ceux que j'ai appelé les *théâtreux*. Ce sont des gens qui se prenaient trop au sérieux, qui ne s'amusaient jamais vraiment assez. Ils étaient tous très *prise de tête* et pas franchement à l'aise dans leur corps. Il faut dire aussi que le directeur était un vrai tortionnaire. C'était comme s'il voulait faire craquer tout le monde. Y compris sa copine. Une jolie petite blonde, danseuse, qui nous faisait un échauffement corporel fantastique avec ses conseils de danseuse, de regard porté au loin que j'ai retrouvé dans un autre stage d'ailleurs. Je ne me souviens plus de si cette jolie blondinette était une bonne danseuse ou pas, ni même de son prénom, ni même si elle a dansé sur scène avec nous. C'était il y a si longtemps et je ne l'ai jamais revue. Je venais de perdre ma grand-mère, je commençais à être malade, j'ai beaucoup oublié, mais cela me revient. Ses traits sont devenus vagues. Pas ce qu'elle était. Son enseignement, de quelques heures seulement, sur plusieurs semaines, m'a beaucoup marquée et beaucoup aidée pour mon atelier, puis mon enseignement de lecture à voix haute à l'université. Je me souviens juste de son chagrin quand l'autre la martyrisait et l'humiliait devant tout le monde. J'espère qu'elle s'est échappée de cet enfer qui se préparait pour elle. Il était imbu de lui-même. Très bon acteur, Excellent, même. Je l'avais vu, seul sur scène. Un acteur fantastique. Une présence et une intensité incroyables. Mais comme prof de théâtre, il était non seulement imbuvable, mais..., il était surtout très nul. Il n'avait aucune écoute des autres, aucun regard, pas même d'égards. Seul son projet comptait. Son CV. Sa notoriété. Lui. Lui. Lui. Moi. Moi. Moi.
Elle a été bonne en son temps, sa notoriété. Il a même joué à Avignon, est passé à la télé, même si ce n'est pas cela qui fait les bons, il a quand même retenu l'attention. Il avait une incroyable présence. Trop. Je ne crois pas qu'il ait perduré. Ça n'a dû être qu'un feu de paille. Les autres ne comptaient pas pour lui. Ils n'étaient que ses outils, ses pantins, l'assouvissement de ses faims.
Il m'a fait fuir du théâtre et de mon envie de théâtre pendant des années. Pas seulement lui, d'ailleurs. Je n'ai vraiment sympathisé qu'avec une seule des stagiaires, celle avec laquelle je travaillais en binôme, elle au théâtre, moi au chant, pour le même rôle féminin principal, une vieille fermière amoureuse de son jeune valet de ferme qui fait tout pour le mettre dans son lit. Du théâtre populaire du XVIIe ou XVIIIe siècle. J'aurais dû aller voir ailleurs, parce que ça me titillait vraiment, ça, le théâtre. J'avais organisé des improvisations théâtrales au lycée quand j'étais en première, à l'heure du déjeuner, avant ou après la cantine. Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai laissé ça tomber. Si, je sais. j'ai poursuivi mes études, ai eu mon concours, des enfants, j'ai divorcé. Tout s'est enchaîné et de fil en aiguille, le théâtre a disparu de ma vie. Je n'ai jamais eu l'habitude d'aller régulièrement au théâtre. Rien de plus qu'une habitude non prise, que des petits passages en tant que spectatrice non poursuivis, des aléas de la vie, pas une véritable envie.
Ce n'est pas le théâtre qui m'a fait fuir des stages. Ce sont les hommes qui se transforment eu à peu en dictateurs quand ils commencent à avoir peur de perdre quelque chose qu'ils commencent à effleurer du bout des doigts. Envolés, les bons sentiments, les tâtonnements collectifs, l'ambiance de troupe s'étiole, peu à peu, les gens partent, les uns après les autres. Malheur à ceux qui restent trop longtemps par amitié, fidélité, qui ne partent pas assez à temps.
Et les stagiaires aussi. Trop dans la pensée qui tourne en boucle, pas assez dans la vie. Des gens perdus. Bien plus perdus que je ne le suis ou ne l'aie été la majeure partie de ma vie. Des amoureux des "*affects tristes*". Je ne connaissais pas ce concept-là, ni Spinoza, ni Deleuze, alors, mais je le ressentais profondément. Il fallait cultiver en son jardin ses "*affects joyeux*" et fuir, fuir, les malheureux au malheur contagieux. Ou les dérider. Sans s'y prendre les pieds.
C'est fatigant, un stage d'écriture. Peut-être même beaucoup plus fatigant qu'un stage de chant, mais c'est vivant. J'aurais cru que les gens se prendraient davantage la tête. Ça doit être le résultat de mon ancienne expérience "*Chant/Théâtre/Cirque*" pour un des premiers festivals "*Maraude(s)*" à Bolesnes. Je n'ai pas aimé travailler avec ceux que j'ai appelé les *théâtreux*. Ce sont des gens qui se prenaient trop au sérieux, qui ne s'amusaient jamais vraiment assez. Ils étaient tous très *prise de tête* et pas franchement à l'aise dans leur corps. Il faut dire aussi que le directeur était un vrai tortionnaire. C'était comme s'il voulait faire craquer tout le monde. Y compris sa copine. Une jolie petite blonde, danseuse, qui nous faisait un échauffement corporel fantastique avec ses conseils de danseuse, de regard porté au loin que j'ai retrouvé dans un autre stage d'ailleurs. Je ne me souviens plus de si cette jolie blondinette était une bonne danseuse ou pas, ni même de son prénom, ni même si elle a dansé sur scène avec nous. C'était il y a si longtemps et je ne l'ai jamais revue. Je venais de perdre ma grand-mère, je commençais à être malade, j'ai beaucoup oublié, mais cela me revient. Ses traits sont devenus vagues. Pas ce qu'elle était. Son enseignement, de quelques heures seulement, sur plusieurs semaines, m'a beaucoup marquée et beaucoup aidée pour mon atelier, puis mon enseignement de lecture à voix haute à l'université. Je me souviens juste de son chagrin quand l'autre la martyrisait et l'humiliait devant tout le monde. J'espère qu'elle s'est échappée de cet enfer qui se préparait pour elle. Il était imbu de lui-même. Très bon acteur, Excellent, même. Je l'avais vu, seul sur scène. Un acteur fantastique. Une présence et une intensité incroyables. Mais comme prof de théâtre, il était non seulement imbuvable, mais..., il était surtout très nul. Il n'avait aucune écoute des autres, aucun regard, pas même d'égards. Seul son projet comptait. Son CV. Sa notoriété. Lui. Lui. Lui. Moi. Moi. Moi.
Elle a été bonne en son temps, sa notoriété. Il a même joué à Avignon, est passé à la télé, même si ce n'est pas cela qui fait les bons, il a quand même retenu l'attention. Il avait une incroyable présence. Trop. Je ne crois pas qu'il ait perduré. Ça n'a dû être qu'un feu de paille. Les autres ne comptaient pas pour lui. Ils n'étaient que ses outils, ses pantins, l'assouvissement de ses faims.
Il m'a fait fuir du théâtre et de mon envie de théâtre pendant des années. Pas seulement lui, d'ailleurs. Je n'ai vraiment sympathisé qu'avec une seule des stagiaires, celle avec laquelle je travaillais en binôme, elle au théâtre, moi au chant, pour le même rôle féminin principal, une vieille fermière amoureuse de son jeune valet de ferme qui fait tout pour le mettre dans son lit. Du théâtre populaire du XVIIe ou XVIIIe siècle. J'aurais dû aller voir ailleurs, parce que ça me titillait vraiment, ça, le théâtre. J'avais organisé des improvisations théâtrales au lycée quand j'étais en première, à l'heure du déjeuner, avant ou après la cantine. Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai laissé ça tomber. Si, je sais. j'ai poursuivi mes études, ai eu mon concours, des enfants, j'ai divorcé. Tout s'est enchaîné et de fil en aiguille, le théâtre a disparu de ma vie. Je n'ai jamais eu l'habitude d'aller régulièrement au théâtre. Rien de plus qu'une habitude non prise, que des petits passages en tant que spectatrice non poursuivis, des aléas de la vie, pas une véritable envie.
Ce n'est pas le théâtre qui m'a fait fuir des stages. Ce sont les hommes qui se transforment eu à peu en dictateurs quand ils commencent à avoir peur de perdre quelque chose qu'ils commencent à effleurer du bout des doigts. Envolés, les bons sentiments, les tâtonnements collectifs, l'ambiance de troupe s'étiole, peu à peu, les gens partent, les uns après les autres. Malheur à ceux qui restent trop longtemps par amitié, fidélité, qui ne partent pas assez à temps.
Et les stagiaires aussi. Trop dans la pensée qui tourne en boucle, pas assez dans la vie. Des gens perdus. Bien plus perdus que je ne le suis ou ne l'aie été la majeure partie de ma vie. Des amoureux des "*affects tristes*". Je ne connaissais pas ce concept-là, ni Spinoza, ni Deleuze, alors, mais je le ressentais profondément. Il fallait cultiver en son jardin ses "*affects joyeux*" et fuir, fuir, les malheureux au malheur contagieux. Ou les dérider. Sans s'y prendre les pieds.
Elle est tout de même incroyable, cette Andréa. Cette force, cette énergie. J'espère que cette petite brunette ira loin et ne perdra pas sa capacité à prendre tout du bon côté et à enchanter la vie de ceux qui l'entourent. Je n'utilise jamais cet adjectif "*solaire*", je crois bien que je n'ai jamais vraiment bien compris ce que voulaient dire ceux qui l'employaient. J'y ai toujours vu quelque chose de négatif quand ils l'employaient. Solaire, pour moi, ça veut dire que celui qui l'emploie est sous le charme, se reconnaît dans celui qui fait mieux que lui, c'est un adjectif de passifs qui admirent et envient ceux qui réussissent mieux qu'eux. Je n'aime pas dire solaire. Je préfère ne rien dire. Ou qualifier autrement. Elle, elle rayonne. Elle brille. Elle éclaire. Elle est claire. Sensible. Dynamique. Joyeuse.
Je me demande bien si j'aurais eu *la moelle* d'animer comme ça des ateliers d'écriture avec des gens si différents en dehors d'un cadre scolaire ou universitaire. Cette fille a du génie, et c'est rare que je dise cela. Je ne crois qu'au travail régulier, et comme je ne parvenais plus à travailler... Sa générosité est telle, son enthousiasme et sa fraîcheur si communicatifs...
C'est vraiment une magicienne, une bonne fée. Elle a réussi à faire ressortir ma douceur. Elle était si enfouie que je l'avais oubliée. Je suis vraiment bien là. Je suis en train de me faire des amis. Il y a une douceur et une sensibilité ici qui nous extirpe de nos soucis. Elle me rappelle une prof de chant qui m'a beaucoup fait progresser et avec qui j'ai continué à travailler après le stage. C'est cette même chaleur que je ressens ici.
C'est vraiment cela, se mettre en vacances. De ses emmerdements. Se détendre. S'amuser. S'apprécier. S'apprivoiser.
*On est pas bien là, toutes les deux, détendus du Grand ?*.
Voilà que je souris toute seule. Je vais passer pour une idiote. Mais je ne suis pas idiote. C'est la joie d'avoir pu proposer mon texte réécrit !
Une victoire de plus.
Maintenant, attendre les critiques. *Ouh, là !* Dur, de prendre les critiques, de les digérer, de les accepter, de les refuser, les réfuter, y repenser, les prendre en compte, malgré tout, après coup, après avoir dit, "*Oui, bien sûr. Tu as raison! Je n'ai avais pas pensé.*" Surtout quand tu n'y avais pas pensé, que tu n'y avais pas pensé et que ton petit cuir fragilisé est bien trop amolli par la dure lutte du darwinisme mâtiné de capitalisme triomphant, rampant même dans les lieux de diffusion du savoir et de la culture. Bref, quand tu es encore un peu sur la défensive.
Profite, profite de ta joie.
Vite. Vite.
Ils vont te dire ce qu'ils en pensent. Prépare-toi. Prépare-toi.
Mais..., ça fait longtemps que tu es dans tes pensées. Depuis combien de temps as-tu fini de lire ton début de roman ?
Le temps s'est-il étiré, comme lors d'un événement marquant que tu attendais, pendant un oral de concours, une soutenance de thèse, par exemple. Tu repenses à ton oral d'agrégation, oui, celui-là même, et à ta soutenance d'HDR. Là, je me sens moins prête. Plus fragile. Je n'entends rien. Ca m'inquiète. Un peu.
Sont-ils scotchés ? Émerveillés ? Impressionnes ? Atterrés ?
C'est atroce. Mais dites, dites quelque chose, bon sang. Faites quelque chose, bon dieu. Je ne vais tout de même pas commencer à implorer Dieu ?
Inspire. Non, n'inspire pas. Expire. Lentement.
Savoure ton moment. C'est là. C'est maintenant. Tu viens de te lancer. Une longue inspiration profonde surgit. Tu es calme. Tu es bien. "*Aaahh ! Pfou-ou-ou-ou-ou...* Comment tu retranscrirais cette onomatopée du souffle maîtrisé, du souffle revenu. De l'*animus* accordé à l'*anima*, du souffle et de l'âme réunis, tu ne sais plus lequel est lequel, de la plénitude corps-esprit, comme au stage de musique médiévale ? Tu parlerais peut-être de *bien être*, en deux mots. Pas en préconstruit, prémâché, prêt-à-consommer. Une pensée de l'*être*, de l'*être bien*", de l"'*être juste*".
Inspire. Non, n'inspire pas. Expire. Lentement.
Savoure ton moment. C'est là. C'est maintenant. Tu viens de te lancer. Une longue inspiration profonde surgit. Tu es calme. Tu es bien. "*Aaahh ! Pfou-ou-ou-ou-ou...* Comment tu retranscrirais cette onomatopée du souffle maîtrisé, du souffle revenu. De l'*animus* accordé à l'*anima*, du souffle et de l'âme réunis, tu ne sais plus lequel est lequel, de la plénitude corps-esprit, comme au stage de musique médiévale ? Tu parlerais peut-être de *bien être*, en deux mots. Pas en préconstruit, prémâché, prêt-à-consommer. Une pensée de l'*être*, de l'*être bien*", de l"'*être juste*".
Décidément, *Boucles d'Or* t'a marquée, même si tes boucles ne sont pas encore d'argent, ma chère *Boucles Vermeilles des Merveilles*.
Tu as bien fait de venir.
Comme tu es bien.
Comme tu es.
Tu es.
Soit.
Sois.
"*N'y pense plus. Tout est bien.*"
[Harmonica.]
© Simone Rinzler | 26 mars 2015 - Tous droits réservés.
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