#MoocDQ3 1856 20150327 C'est très courageux de s'exposer la première aux critiques des autres...
-C'est très courageux de s'exposer la première aux critiques des autres.
Mais là, on peut dire que tu nous a mis la barre un peu trop haut !
Comment allons-nous faire, nous, maintenant ?
-Eh bien, vous ferez comme moi, pas à pas, un pas après l'autre, comme pour la marche en montagne, comme pour l'apprentissage de la cuisine, du tricot, de la mécanique ou de l'informatique. Comme pour l'apprentissage de la conduite.
A ton avis, tu crois que je suis née comme ça ?
Tu ne te demandes pas pourquoi j'ai tellement besoin d'être toujours rassurée ? pourquoi je me jette comme ça, tête baissée, tête la première ?
Mais pour ne pas me faire écraser !
Parce que je suis comme toi. Je n'ai pas confiance en moi ! Qu'est-ce que tu crois ? Que je suis de bois ? Pourquoi donc, à ton avis suis-je là, sinon parce que je sais que sans les autres, je ne suis rien ?
Tu crois que je me la pète ?
Mais, c'est de trouille, que je pète ! depuis toujours ! Et ai beau le savoir, affronter mes trouilles une à une, je pète toujours autant de trouille ! Alors, c'est vrai, oui, j'ai réussi à faire reculer beaucoup de peurs, même mon extrême phobie des serpents. *Pschuit !* Envolée ! Terminée ! Tellement terminée que je n'ai même plus besoin de prouver aux autres ou à moi-même que je ne l'ai plus. Elle est partie. Mais... Pas toute seule... Pas sans mal !... J'y ai travaillé ! Je me suis accrochée. Je me suis forcée. Année après année. J'ai même re-testé, pour voir, à intervalles plus ou moins réguliers, mais je sais que c'est vraiment terminé !
Tu sais, ce n'est pas parce que je suis une timide qui se soigne que je n'ai pas besoin d'aide.
Le manque de coopération, de nos jours, on en crève ! Au boulot, surtout !
-Ah bah, ça dis donc ! On dirait pas.
-Oui, moi aussi, je trouve que tu exagères quand même un petit peu !
-Mais arrêtez ! Vous ne voyez pas que vous allez la faire pleurer !
-Oui, et en plus, j'ai horreur de pleurer en public. Je n'aime pas montrer mes faiblesses. Ça a toujours été mon plus gros défaut. Me croire plus forte que je ne suis. mais je ne suis qu'un tout petit être, mais qu'elle est une femme, et qu'elle est rigolote !
Vous savez, il faut se méfier des jugements tous faits. Les gens qui plaisantent sans arrêt ou qui rient trop fort ont de terribles blessures à cacher. Là, on ne peut pas dire que vous m'aidez trop. Enfin, je préfère faire l'effort de vous le dire. Hop ! Hop ! Hop ! Et n'allez pas me consoler, non plus ! J'ai horreur de la pitié !... Mais alors, horreur ! Ça, ça me fait fuir !
Mais qu'est-ce que j'ai fait pour être si fière et si dure avec moi-même?
-Ben, toi, rien, sûrement. Tu as dû réagir à des situations certainement terribles.
-*Hmm...* Bien vu ! C'est un peu ça... Et... Oui, je consulte. Déjà. Je ne peux pas faire sans. Ça m'a sauvée d'ailleurs !, sans quoi, je serais devenue vraiment folle. C'était ma terreur, ça, de devenir folle. Il faut dire que des fous en tous genres, j'en ai plus que frôlé une sacrée tripotée. C'est pour cela que je me suis enfin lancée dans une écriture sur la folie. Carrément. Directement. Pour, une nouvelle fois, terrasser la bête qui m'empoisonne la vie. Ça m'a toujours réussi, de fuir la fuite ! C'est difficile, on s'interroge sans arrêt, mais, au bout du compte, on apprivoise ce qui fait peur et on n'a plus peur. Voilà, c'est tout.
Moi, ce qui m'intéresse avant tout, c'est que vous me disiez ce qui va et aussi ce qui ne va pas dans ce que j'ai écrit. Je suis un peu fatiguée d'avancer toujours en aveugle, à tâtons. Je vous demande juste de ne pas y aller trop fort. je me sens encore très fragile, fragilisée. Le boulot m'a tuée...
Je ne demande pas grand chose. Juste un peu d'attention. Et des réflexions. Justes. Même si elles font mal. On digère. Je finis toujours par tout digérer si je sens que l'intention n'est pas mauvaise. Et là, je vous fais confiance. je me sens en confiance. Je prends confiance. Je *reprends* confiance. Alors, là, je vais me taire et je vais vous écouter.
Et...
Je vais prendre des notes, bien sûr ! Oui ! Je vais encore faire ma bonne élève ! Ça ne me réussit pas trop quand je me relâche trop. Un peu, c'est bien, ça détend, mais il ne faut tout de même pas aller jusqu'à l'avachissement total. Je ne suis pas venue dans un club de vacances, mais dans un atelier d'écriture, pour travailler mon manuscrit. On n'est pas là non plus que pour raconter sa vie, mais bien pour améliorer son écriture.
Voilà. je me rassieds, parmi vous. Je me sentirai moins au tribunal.
© Simone Rinzler | 27 mars 2015 - Tous droits réservés
-C'est très courageux de s'exposer la première aux critiques des autres.
Mais là, on peut dire que tu nous a mis la barre un peu trop haut !
Comment allons-nous faire, nous, maintenant ?
-Eh bien, vous ferez comme moi, pas à pas, un pas après l'autre, comme pour la marche en montagne, comme pour l'apprentissage de la cuisine, du tricot, de la mécanique ou de l'informatique. Comme pour l'apprentissage de la conduite.
A ton avis, tu crois que je suis née comme ça ?
Tu ne te demandes pas pourquoi j'ai tellement besoin d'être toujours rassurée ? pourquoi je me jette comme ça, tête baissée, tête la première ?
Mais pour ne pas me faire écraser !
Parce que je suis comme toi. Je n'ai pas confiance en moi ! Qu'est-ce que tu crois ? Que je suis de bois ? Pourquoi donc, à ton avis suis-je là, sinon parce que je sais que sans les autres, je ne suis rien ?
Tu crois que je me la pète ?
Mais, c'est de trouille, que je pète ! depuis toujours ! Et ai beau le savoir, affronter mes trouilles une à une, je pète toujours autant de trouille ! Alors, c'est vrai, oui, j'ai réussi à faire reculer beaucoup de peurs, même mon extrême phobie des serpents. *Pschuit !* Envolée ! Terminée ! Tellement terminée que je n'ai même plus besoin de prouver aux autres ou à moi-même que je ne l'ai plus. Elle est partie. Mais... Pas toute seule... Pas sans mal !... J'y ai travaillé ! Je me suis accrochée. Je me suis forcée. Année après année. J'ai même re-testé, pour voir, à intervalles plus ou moins réguliers, mais je sais que c'est vraiment terminé !
Tu sais, ce n'est pas parce que je suis une timide qui se soigne que je n'ai pas besoin d'aide.
Le manque de coopération, de nos jours, on en crève ! Au boulot, surtout !
-Ah bah, ça dis donc ! On dirait pas.
-Oui, moi aussi, je trouve que tu exagères quand même un petit peu !
-Mais arrêtez ! Vous ne voyez pas que vous allez la faire pleurer !
-Oui, et en plus, j'ai horreur de pleurer en public. Je n'aime pas montrer mes faiblesses. Ça a toujours été mon plus gros défaut. Me croire plus forte que je ne suis. mais je ne suis qu'un tout petit être, mais qu'elle est une femme, et qu'elle est rigolote !
Vous savez, il faut se méfier des jugements tous faits. Les gens qui plaisantent sans arrêt ou qui rient trop fort ont de terribles blessures à cacher. Là, on ne peut pas dire que vous m'aidez trop. Enfin, je préfère faire l'effort de vous le dire. Hop ! Hop ! Hop ! Et n'allez pas me consoler, non plus ! J'ai horreur de la pitié !... Mais alors, horreur ! Ça, ça me fait fuir !
Mais qu'est-ce que j'ai fait pour être si fière et si dure avec moi-même?
-Ben, toi, rien, sûrement. Tu as dû réagir à des situations certainement terribles.
-*Hmm...* Bien vu ! C'est un peu ça... Et... Oui, je consulte. Déjà. Je ne peux pas faire sans. Ça m'a sauvée d'ailleurs !, sans quoi, je serais devenue vraiment folle. C'était ma terreur, ça, de devenir folle. Il faut dire que des fous en tous genres, j'en ai plus que frôlé une sacrée tripotée. C'est pour cela que je me suis enfin lancée dans une écriture sur la folie. Carrément. Directement. Pour, une nouvelle fois, terrasser la bête qui m'empoisonne la vie. Ça m'a toujours réussi, de fuir la fuite ! C'est difficile, on s'interroge sans arrêt, mais, au bout du compte, on apprivoise ce qui fait peur et on n'a plus peur. Voilà, c'est tout.
Moi, ce qui m'intéresse avant tout, c'est que vous me disiez ce qui va et aussi ce qui ne va pas dans ce que j'ai écrit. Je suis un peu fatiguée d'avancer toujours en aveugle, à tâtons. Je vous demande juste de ne pas y aller trop fort. je me sens encore très fragile, fragilisée. Le boulot m'a tuée...
Je ne demande pas grand chose. Juste un peu d'attention. Et des réflexions. Justes. Même si elles font mal. On digère. Je finis toujours par tout digérer si je sens que l'intention n'est pas mauvaise. Et là, je vous fais confiance. je me sens en confiance. Je prends confiance. Je *reprends* confiance. Alors, là, je vais me taire et je vais vous écouter.
Et...
Je vais prendre des notes, bien sûr ! Oui ! Je vais encore faire ma bonne élève ! Ça ne me réussit pas trop quand je me relâche trop. Un peu, c'est bien, ça détend, mais il ne faut tout de même pas aller jusqu'à l'avachissement total. Je ne suis pas venue dans un club de vacances, mais dans un atelier d'écriture, pour travailler mon manuscrit. On n'est pas là non plus que pour raconter sa vie, mais bien pour améliorer son écriture.
Voilà. je me rassieds, parmi vous. Je me sentirai moins au tribunal.
© Simone Rinzler | 27 mars 2015 - Tous droits réservés
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